IOC, le plus important producteur de fer au Canada, envisage de doubler sa production annuelle pour la faire passer à 50 millions de tonnes par année à compter de 2016. La société, dont Rio Tinto est l'actionnaire majoritaire, entreprend une étude pour l'expansion de ses installations minières de Labrador City et de ses installations portuaires de Sept-Îles.

IOC veut profiter le plus possible de la vigueur des prix du fer, qui ont presque quintuplé depuis 2007, selon certains indices. La société s'engage dans ces études d'expansion alors qu'elle n'a même pas encore terminé son dernier projet d'expansion, qui l'aura fait passer en 2013 d'une production de 18 à 26 millions de tonnes de fer. Les deux premières phases de ce projet sont en cours d'exécution, tandis que la troisième est à l'étape de l'étude finale.

«Le moment est bien choisi pour nous d'envisager un projet de cette ampleur, explique Zoë Yujnovich, présidente et chef de la direction. Étant donné la forte demande de minerai de fer, l'abondance des ressources d'IOC et le succès du programme d'accroissement de notre production de concentré, il est évident que nous devons chercher des moyens de faire progresser davantage l'entreprise.»

La société annonce déjà qu'elle considérera dans la nouvelle étude «la voie à suivre pour d'autres expansions futures» au-delà des 50 millions de tonnes. En 2010, Zoë Yujnovich affirmait que les réserves et ressources de la société dans ses propriétés du Labrador totalisaient près de 4 milliards de tonnes.

Période faste

IOC compte actuellement 1500 employés à Labrador City et 500 à Sept-Îles. Les grands projets d'IOC sont une bonne nouvelle supplémentaire dans la région de Sept-Îles, qui connaît une période faste avec le boom minier. Une bonne partie du fer de la Fosse du Labrador transite par son port, qui est déjà en train de finaliser son montage financier pour faire passer sa capacité totale de 30 à 80 millions de tonnes par année.

«C'est une excellente nouvelle pour toute la communauté et toute la région, s'est réjoui le président-directeur général du Port de Sept-Îles, Pierre Gagnon, en entretien avec La Presse Affaires. IOC a été un vecteur de développement, la compagnie souche qui a permis à Sept-Îles d'être ce qu'elle est aujourd'hui. La société envoie un excellent signal de sa confiance envers dans la région de Sept-Îles, de la Côte-Nord et du Labrador. C'est pour nous un signe de pérennité, de continuité et de prospérité.»

D'autres sociétés s'activent le long de la frontière entre le Québec et le Labrador pour tirer profit des prix du fer. ArcelorMittal a annoncé en mai des investissements de 2,1 milliards pour augmenter sa production de 14 à 24 millions de tonnes à sa mine Mont-Wright (Fermont). À quelques pas de là, à la mine du lac Bloom, Cliffs Natural Resources produit à un rythme de 8 millions de tonnes par année, mais ce rythme triplera d'ici 2015 ou 2016. Labrador Iron Mines a relancé la production de fer dans la région de Schefferville tandis que New Millenium, en partenariat avec Tata Steel, suivra bientôt.

Le titre de Rio Tinto (RIO), qui compte 58,7 % des actions d'IOC, a affiché un léger gain de 0,3 % hier à la Bourse de Londres. Labrador Iron Ore Royalty Corporation (LIF), qui détient une part d'environ 15 % dans IOC, a gagné 1,8% à Toronto, à 32,85$. Le troisième partenaire est le groupe japonais Mitsubishi.