Le cours de l'or a poursuivi mercredi son irrésistible ascension, s'approchant de 1630 dollars l'once, dans un marché toujours inquiet de l'impasse des discussions aux Etats-Unis sur le plafond de la dette fédérale.

Le prix de l'once d'or a grimpé jusqu'à 1628,05$ sur le marché au comptant vers 9h30, un nouveau sommet historique, avant de se replier légèrement. Vers 11h50, il évoluait autour de 1621,00$.

«La menace d'un défaut de paiement de la première économie mondiale a poussé l'or à de nouveaux sommets», les investisseurs s'inquiétant de plus en plus de l'enlisement des négociations au Congrès américain, a expliqué James Moore, analyste de la société financière britannique Fast Markets.

Les élus démocrates et républicains ont jusqu'au 2 août pour parvenir à un compromis sur le relèvement du plafond de la dette du pays, faute de quoi les États-Unis risqueraient d'être en situation de défaut de paiement.

Le pays pourrait également subir une dégradation de la note de leur dette par les principales agences de notation financière.

Dans ce contexte, l'or, considéré comme une valeur refuge par excellence face aux fluctuations des devises et des marchés, «pourrait bien accroître ses gains jusqu'à 1650$ l'once dans les prochains jours, alors que les investisseurs cherchent à diversifier leurs actifs», a souligné James Moore.

Les inquiétudes persistantes sur la zone euro contribuaient également à renforcer le marché de l'or.

«L'accord de la semaine dernière sur la dette grecque ne semble pas avoir apaisé le marché, et on voit les taux longs italiens et espagnols continuer de monter... Cela soutient le prix de l'or», a observé Kathleen Brooks, analyste de Forex.com.

La fébrilité des investisseurs était alimentée par les réticences affichées par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble sur les modalités d'éventuels rachats d'obligations de pays en difficulté par le fonds de secours européen (FESF).

Sur le plan de l'offre de métal jaune, «la menace d'une réduction de la production minière d'or soutenait également les prix», faisaient valoir de leur côté les analystes de Commerzbank.

Ainsi, d'importants mouvements de grève étaient prévus à partir de jeudi dans les mines d'or d'Afrique du sud, 4e pays producteur de métal jaune, soulignaient-ils.

Un mouvement social ayant affecté la mine géante de Grasberg en Indonésie avait déjà attisé début juillet les tensions sur l'offre.

Cependant, si la situation aux États-Unis devait s'aggraver et conduire à un défaut de paiement, le cours de l'or pourrait, paradoxalement, «être vulnérable à une forte correction», avertissait James Moore.

«Les investisseurs voudront réduire au maximum leur exposition au risque» et pourraient se débarrasser de leurs fonds d'or «pour générer les liquidités dont ils auront besoin», expliquait-il, tout en précisant qu'après ce moment de vente massive, «les cours de l'or reprendraient rapidement leur hausse».