Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté mardi à Bucarest contre un projet canadien de mine d'or à Rosia Montana dans le centre du pays et demandé la démission du ministre de la Culture Hunor Kelemen, accusé de «condamner à la destruction» les vestiges romains de ce village.

Cette nouvelle manifestation intervient quelques jours après qu'une direction départementale du ministère a délivré un certificat de décharge archéologique pour une partie du site où la compagnie Rosia Montana Gold Corporation (RMGC), contrôlée à plus de 80% par la société canadienne Gabriel Resources [[|ticker sym='T.GBU'|]], prévoit d'exploiter une mine d'or à ciel ouvert.

Selon le ministère, la compagnie devrait allouer 70 millions de dollars pour des travaux de conservation et de mise en valeur du patrimoine local.

«Comment peut-on prétendre protéger les galeries romaines alors que le projet prévoit de dynamiter la montagne les abritant?», s'est interrogée Stefania Simion de l'association Alburnus Maior qui regroupe les villageois opposés au projet.

«Le certificat délivré par le ministère est illégal», a-t-elle ajouté, rappelant qu'un document similaire avait été annulé en justice en 2008.

«Nous ne pouvons pas laisser le ministre de la Culture détruire ce pays», a pour sa part indiqué une étudiante en architecture, Ioana Banica.

Les manifestants ont par ailleurs évoqué les risques pour l'environnement, alors que la RMGC prévoit d'utiliser du cyanure pour l'extraction de l'or.

«Kelemen, prends le cyanure, laisse-nous la culture» ou encore «Rosia Montana n'est pas à vendre», ont-ils scandé.

Une quinzaine d'archélogues et d'historiens de renom avaient accusé lundi le ministère de s'être plié aux «intérêts financiers de RMGC» aux dépens de vestiges romains qualifiés d'uniques en Europe.