Les prix du pétrole ont fini la séance de lundi en nette baisse à New York, les mauvaises nouvelles s'accumulant pour l'économie mondiale, aussi bien en zone euro qu'en Chine et aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 95,15 $, en recul de 1,05 $ par rapport à vendredi.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a cédé 1,09 $ à 117,24 $.

Les cours avaient lâché près de 2,5 $ vendredi sur le marché new-yorkais après la publication de chiffres mensuels de l'emploi très décevants aux États-Unis. Ils ont montré des créations de postes très faibles, et une remontée inattendue du taux de chômage à 9,2%.

«Non seulement les attentes de demande sont revues à la baisse ici aux États-Unis, mais c'est aussi le cas dans le reste du monde», a relevé Phil Flynn, de PFG Best.

La Chine, deuxième pays consommateur d'or noir, a vu ses importations augmenter de 19,3% en juin en glissement annuel, une croissance forte, mais qui traduit un ralentissement par rapport aux mois précédents. Pour le brut, les importations se sont affichées en baisse de 11,5%, a relevé Barclays Capital, sous les 5 millions de barils par jour pour la première fois cette année.

Dans le même temps, l'inflation du pays a atteint son plus haut niveau en trois ans, à plus de 6%, ce qui fait craindre au marché que les autorités chinoises ne redoublent d'efforts pour éviter une surchauffe économique.

«Cela a vraiment inquiété les marchés, parce que la croissance de la demande de pétrole vient surtout des pays émergents», a expliqué Matt Smith, de Summit Energy.

«Cela a vraiment fait partir le marché d'un mauvais pied. Il y a eu aussi la suite du mouvement de vendredi, après les chiffres de l'emploi, et le risque de voir la crise de la dette s'étendre à l'Italie et à l'Espagne», a-t-il ajouté.

Après la Grèce, l'Irlande ou le Portugal, qui ont dû faire appel à l'aide de leurs partenaires européens, les marchés s'inquiètent de voir l'Italie, voire l'Espagne, se trouver incapables de répondre à leurs obligations financières. Les taux obligataires de ces deux pays ont atteint lundi des records, signe de la défiance des investisseurs pour la dette de ces pays, qui pèsent très lourd dans l'économie de l'Union monétaire.

Mauvais chiffres de l'emploi et impasse politique sur le déficit aux États-Unis, crise de la dette en Europe, ralentissement économique et inflation en hausse en Chine: tous ces facteurs «rendent sceptiques quant à la reprise» de l'économie mondiale, a résumé Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report.

«L'euro souffre, ce qui profite au dollar et pèse sur les cours du pétrole», a-t-il ajouté.

Tout raffermissement du billet vert rend le brut, libellé en monnaie américaine, moins intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises.