Le prix de l'or a retrouvé son éclat cette semaine, bondissant de 4% en cinq jours à la faveur d'un regain d'inquiétudes des investisseurs sur la crise grecque et sa possible contagion dans la zone euro, ainsi que de statistiques décevantes sur l'emploi aux Etats-Unis.

OR

Le cours du métal jaune s'est nettement ressaisi cette semaine, engrangeant quelque 50 $ et effaçant les pertes de la semaine précédente, alors que les inquiétudes sur la crise grecque se sont brusquement ravivées.

L'agence de notation financière Standard & Poor's a ainsi averti lundi que le projet d'un accord entre Athènes et ses créanciers privés pourraient équivaloir à un défaut de paiement selon ses critères.

Le lendemain, son homologue Moody's abaissait la note du Portugal parmi les investissements spéculatifs, accroissant encore aux yeux des analystes les risques de perturbations au sein du système financier de la zone euro.

«Le retour du danger d'un défaut de paiement de la Grèce et la dégradation du Portugal ont généré des gains conséquents pour l'or et l'argent», a commenté James Moore, analyste de la société britannique Fast Markets.

L'or est considéré comme la valeur refuge par excellente, permettant de se protéger contre la volatilité des devises, les soubresauts des obligations d'État et des tensions inflationnistes persistantes.

«Les investisseurs ont saisi le recul des cours des métaux précieux la semaine dernière comme une opportunité pour réaliser des achats à bon compte», a souligné de son côté Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.

La bouffée d'enthousiasme qui a tiré vers le haut jeudi les prix des métaux de base et autres matières premières, après des chiffres meilleurs qu'attendu sur l'emploi privé américain, a également porté le métal jaune, qui a conforté ses gains dans la foulée des autres marchés.

Enfin, le rapport officiel sur l'emploi et la chômage américains, révélant une stagnation des créations d'emplois en juin et un remontée inattendue du chômage, a fait l'effet d'une douche froide pour les investisseurs, ravivant les doutes sur la vigueur de la première économie mondiale.

L'or en a nettement profité, bondissant de quelque 20 $ dans les minutes suivant la publication de ces statistiques décevantes. Il a grimpé vendredi jusqu'à 1545,60 $ l'once, son plus haut niveau depuis le 23 juin.

Malgré tout, SPDR Gold Shares, le plus grand fonds d'or coté dans le monde, a vu le niveau de ses participations rester inchangé sur la semaine, autour de 1205 tonnes, signe de la préférence persistante des investisseurs pour les actifs jugés plus risqués et plus rémunérateurs.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1541,50 $ à la fermeture contre 1483 $ une semaine auparavant.

ARGENT

Le prix de l'argent a évolué de concert avec celui de l'or, se hissant vendredi à 36,87 $ l'once, un sommet depuis un mois.

De plus, «l'argent est soutenu par les ventes de médailles et de pièces, en hausse de 13% sur un an aux États-Unis en juin selon l'US Mint», l'organisme américain frappant et mettant en circulation les pièces de monnaie, a souligné Suki Cooper, analyste de Barclays Capital.

«Mais les fondamentaux du marché restent fragiles» pour le métal gris, également dépendant de la demande industrielle, a-t-elle tempéré. Le prix de l'argent peine depuis début mai à franchir le seuil de 36 $ l'once.

L'argent a terminé vendredi à 36,28 $ l'once contre 33,85 $ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les métaux platinoïdes ont poursuivi cette semaine leur ascension, à l'unisson des métaux industriels, et toujours soutenus par les tensions sociales et mouvements de grèves dans les mines d'Afrique du sud, premier producteur mondial de platine.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1740 $, contre 1708 $ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 776 $, contre 750 $ sept jours plus tôt.