Les cours des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont fortement progressé cette semaine à la faveur d'un net regain de confiance des investisseurs, alimenté par quelques indicateurs, notamment sur l'activité industrielle, favorables aux États-Unis.

Les prix des métaux de base ont poursuivi leur hausse dans l'élan de la semaine précédente, profitant d'un regain d'intérêt des investisseurs pour l'ensemble des matières premières, qui les a incité à reléguer au second plan les craintes persistantes sur la zone euro.

Un indice manufacturier meilleur que prévu vendredi dernier aux États-Unis avait rassuré les marchés, perpétuellement en quête de signes pour évaluer la vigueur de la première économie mondiale.

«Les prévisions (de prix des métaux) sont orientées à la hausse pour les 12 prochains mois, a observé William Adams, responsable de la recherche chez Fast Markets. De bons chiffres sur l'emploi privé américain jeudi ont contribué à alimenter la hausse des cours cette semaine», a-t-il ajouté.

Le cabinet ADP a estimé jeudi que le secteur privé américain a créé 157 000 emplois en juin, bien plus qu'en mai et bien plus qu'anticipé par les analystes.

Le rapport officiel mensuel sur l'emploi aux États-Unis, publié vendredi, a pour sa part fait état d'une stagnation du nombre d'emplois et d'une remontée du chômage, mais n'a entraîné qu'une réaction modérée sur le marché des métaux industriels.

Signe de la solidité de la demande, les stocks de métaux entreposés dans les Bourses de Londres (le LME) et de Shanghai (SHFE) continuent de décroître de manière significative.

«Ce mouvement de baisse des stocks se poursuit à un moment de l'année où (avant la trêve estivale), ils ont habituellement tendance à augmenter. Cela reflète des mouvements entre les entrepôts (ceux des Bourses et ceux des entreprises) et la robustesse de la consommation mondiale», a précisé Gayle Berry, de Barclays Capital.

L'engouement des investisseurs n'a pas été entamé mercredi par l'annonce d'un nouveau relèvement (le troisième cette année) des taux d'intérêts de la banque centrale chinoise, un resserrement monétaire propre à ralentir la croissance du géant asiatique, premier consommateur mondial de métaux industriels.

En effet, «il semble qu'aux yeux des investisseurs, la Chine pourrait, malgré des tendances inflationnistes sont toujours orientées en hausse, interrompre un temps ses mesures de relèvement des taux», a tempéré Edward Meir, analyste de MF Global.

Le cuivre était par ailleurs soutenu par des tensions toujours vives sur la production minière de métal rouge dans le monde.

Ainsi, la mine d'or et de cuivre géante gérée par l'américain Freeport McMoran à Grasberg en Indonésie (une des plus grosses mines du monde) est paralysée depuis lundi par une grève des 7000 employés du site.

Le site chilien de Collahuasi, seconde plus grosse mine de cuivre du monde, a quant à lui vu ses capacités de production diminuer de 30 à 40% cette semaine en raison de conditions météorologiques hivernales exceptionnelles, a rapporté Barclays Capital.

D'autre part, les mineurs de trois mines chiliennes de la compagnie Codelco (principal producteur de cuivre de la planète) ont voté le principe d'une grève de 24 heures le 11 juillet, ce qui pourrait, selon Barclays Capital, entraîner une perte de production de 5000 tonnes ce jour-là.

Le cours du cuivre est monté vendredi jusqu'à 9789 $ la tonne, son plus haut niveau depuis le 12 avril.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9659 $ vendredi contre 9423 $ la tonne le vendredi précédent à la même heure.

L'aluminium valait 2534 $ la tonne contre 2514 $.

Le plomb valait 2692 $ la tonne contre 2667 $.

L'étain valait 26 902 $ la tonne contre 25 850 $.

Le nickel valait 23 596 $ la tonne contre 23 250 $.

Le zinc valait 2380 $ la tonne contre 2375 $.