Les prix du pétrole ont fini en forte hausse jeudi à New York, dopés par des statistiques suggérant une amélioration du marché de l'emploi et une nouvelle diminution des stocks de brut aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 98,67 dollars, en progression de 2,02 dollars par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a bondi de 4,97 dollars, terminant à 118,59 dollars.

Les cours, qui avaient brièvement évolué sous les 90 dollars la semaine dernière sur le marché new-yorkais, ont atteint au cours de la séance 99,42 dollars, un niveau inédit depuis la mi-juin.

«On a assisté à un retournement complet du marché cette semaine. Il semble que les cours vont tester de nouveau les 100 dollars», a constaté Matt Smith de Summit Energy.

Selon l'analyste, la forte progression de ce jeudi a été provoquée par la conjonction d'un «certain nombre de facteurs positifs», à commencer par le rapport du cabinet ADP sur l'emploi privé aux États-Unis, qui «a donné le ton» de la séance.

À la veille de la publication des chiffres officiels du chômage, très attendus, ADP a estimé que le secteur privé du premier pays consommateur d'or noir avait créé 157 000 emplois en juin, bien plus qu'en mai et plus de deux fois plus qu'anticipé par les analystes.

Par ailleurs, le nombre d'inscriptions au chômage a reculé la semaine dernière, retombant à son plus bas niveau depuis la mi-mai, selon des chiffres officiels.

«La perception du marché, c'est que si la conjoncture économique s'améliore, la demande (de pétrole) va s'améliorer», a relevé Tom Bentz, de BNP Paribas.

«La tendance entamée la semaine dernière se poursuit», a-t-il ajouté.

Focalisé sur la situation de l'emploi aux États-Unis, le marché a peu réagi aux statistiques hebdomadaires sur les réserves pétrolières américaines.

Elles ont révélé une baisse des stocks de brut (-900 000 barils), pour la cinquième semaine d'affilée.

Cette diminution «n'était pas aussi marquée qu'anticipé, mais les importations ont fortement augmenté, et la demande de produits raffinés, aussi bien l'essence que les distillats, est en hausse d'une semaine à l'autre», a relevé Matt Smith.

Les analystes ont également souligné la diminution, modeste mais inattendue (-600 000 barils), des stocks d'essence, très surveillés alors que la fête nationale américaine du 4 juillet marque habituellement un pic pour la consommation de carburant au pays.

La hausse des cours s'est accélérée en cours de journée à la faveur d'un affaiblissement du dollar, mouvement qui rend le brut plus intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises.