Le cours de l'or s'est sensiblement replié cette semaine, victime du regain de confiance des investisseurs et de leur appétit renouvelé pour les actifs risqués, alors que l'adoption d'un plan de rigueur drastique en Grèce devrait éviter un défaut de paiement au pays.

OR

Soutenu ces dernières semaines par les incertitudes sur la crise budgétaire en Grèce et les risques d'une contagion au sein de la zone euro, le métal jaune a vu son étoile pâlir, les investisseurs ayant été fortement rassurés par l'adoption à Athènes d'un plan d'austérité draconien.

Ce dernier, approuvé mercredi et jeudi par le Parlement grec en dépit d'une vigoureuse opposition populaire, va permettre la poursuite de l'aide financière assurée par les autres États de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI), écartant ainsi dans l'immédiat le risque d'un défaut de paiement du pays.

Le vote grec est venu conforter l'appétit pour le risque des investisseurs, prêts à délaisser l'or pour des actifs plus risqués, tels les métaux industriels, les titres boursiers, ou l'euro -qui s'est nettement ressaisi face au dollar.

«Le statut de valeur refuge de l'or s'est amoindri, à mesure que le marché reprenait confiance sur la capacité de la Grèce à éviter la faillite», a observé Robin Bhar, analyste du Crédit agricole CIB.

«Les mesures d'austérité grecques provoquent une vague d'appétit pour le risque au moment même où les investisseurs procèdent à des ajustements de leurs portefeuilles d'actifs au début du deuxième semestre de l'année», a confirmé James Moore, de la société financière britannique Fast Markets.

Par ailleurs, le début de l'été marque traditionnellement un ralentissement de la demande physique d'or, «et les consommateurs attendent désormais que les prix reculent encore un peu» en vue de procéder à des achats à bon compte, a ajouté M. Bhar.

Le cours de l'or est descendu vendredi jusqu'à 1478,83 dollars l'once, son niveau le plus bas depuis le 17 mai.

«Les échanges sur le marché de l'or sont relativement anémiques, alors que l'apaisement des inquiétudes sur la Grèce et la perspective d'un relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en juillet minent l'enthousiasme des opérateurs», a souligné Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

Une hausse des taux directeurs de la BCE contribuerait à rendre l'euro encore plus rémunérateur, renforçant l'intérêt des investisseurs au détriment d'autres actifs tel que le métal jaune.

Cependant, le repli du cours de l'or pourrait être limité, dans un marché toujours soutenu par des pressions inflationnistes persistantes, notamment en Asie et les incertitudes encore vives sur les dettes souveraines européennes.

«La tendance reste globalement la même», a remarqué dans une note Anne-Laure Tremblay, analyste de BNP Paribas, observant que «l'appétit des particuliers comme des banques centrales reste solide».

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1483 dollars au fixage de l'après-midi contre 1514,75 une semaine auparavant.

ARGENT

Le cours de l'argent a connu une semaine agitée, tombant lundi à 33,38 dollars, son plus bas niveau depuis le 17 mai, avant de se ressaisir puis de lâcher quelque 4% jeudi et vendredi dans le sillage de l'or.

Le métal gris a terminé vendredi à 33,85 dollars l'once contre 34,73 dollars sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les cours des métaux platinoïdes -dont les catalyseurs automobiles constituent le principal débouché- ont grimpé cette semaine à l'unisson des prix des métaux industriels.

Ils étaient favorisés par l'affaiblissement du dollar face à un euro revigoré après le vote grec, cette dépréciation du billet vert rendant plus intéressants les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1708 dollars, contre 1696 dollars une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 750 dollars, contre 739 dollars sept jours plus tôt.