Les prix du pétrole ont chuté jeudi, sous le coup de l'annonce de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) qu'elle allait puiser dans ses réserves stratégiques pour prévenir une «pénurie».

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 91,02 $, en recul de 4,39 $ par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique dégringolait même de 6,81 $ à 107,40 $ vers 18H50 GMT.

Déjà en forte baisse, les cours ont décroché, le baril tombant à New York jusqu'à 89,69 $s, leur plus bas niveau depuis fin février, après la conférence de presse de l'AIE à Paris.

L'Agence, qui représente les intérêts des pays consommateurs, va mettre sur le marché 60 millions de barils de pétrole sur une période d'un mois. Elle a expliqué vouloir compenser l'arrêt des exportations libyennes.

«Soixante millions de barils, c'est moins que la consommation mondiale en une journée, mais cela représente tout de même deux millions de barils par jour supplémentaires sur 30 jours, en plus de la hausse de production promise par les Saoudiens», a calculé Tom Bentz, de BNP Paribas.

«Autre facteur négatif: la plus grande partie de l'offre venant des États-Unis semble être du brut léger, qui donne des produits légers et à faible teneur en soufre. Ce n'est pas du brut lourd dont personne ne veut, mais un type très apprécié des raffineurs, aux États-Unis comme en Europe», a-t-il ajouté.

À eux seuls, les États-Unis, qui disposent d'abondantes réserves stratégiques, vont fournir 30 millions de barils.

Les cours ont réagi de manière plus spectaculaire à Londres qu'à New York, le marché européen pâtissant directement de l'absence de l'offre libyenne.

Avant l'annonce de l'AIE, les prix évoluaient déjà en forte baisse en raison de la publications d'une série d'indicateurs économiques décevants, aux États-Unis, en Chine et en zone euro.