La ministre des Ressources naturelles Nathalie Normandeau assure qu'aucune décision n'a encore été prise concernant le démantèlement de la raffinerie Shell, dans l'Est de Montréal.

Elle répond ainsi à la députée péquiste de Pointe-aux-Trembles, Nicole Léger, qui lui demandait de s'engager à ne pas émettre de permis de démantèlement avant le dépôt du rapport de la commission qui a étudié la question.

Interrogée à ce sujet après qu'elle eut pris la parole devant des gens d'affaires du secteur maritime, à Montréal, la ministre a souligné que comme le rapport de la commission se faisait toujours attendre et que les parlementaires n'avaient pas réussi à s'entendre, huit mois plus tard, elle jugeait qu'elle devait se gouverner en conséquence.

Elle a toutefois assuré qu'elle n'avait pas encore pris de décision quant à ce permis de démantèlement.

La ministre Normandeau a rappelé que, comme la raffinerie avait finalement été fermée et transformée en terminal et que deux raffineries demeurent en activité au Québec - celle d'Ultramar à Saint-Romuald et celle de Suncor dans l'Est de Montréal -, la question du permis de démantèlement ne constituait plus le même enjeu qu'au départ.

Auparavant, a-t-elle affirmé, le permis de démantèlement était lié à la sécurité d'approvisionnement du Québec. Maintenant que la raffinerie a été transformée en terminal, le permis de démantèlement est plutôt lié à la mise en valeur de ces terrains, a-t-elle estimé.

Et elle a rappelé à la députée péquiste Léger, qui veut que ces terrains soient mis en valeur, que pour les mettre en valeur et y intéresser un promoteur, il faut d'abord les décontaminer.

Et pour les décontaminer, il faut d'abord émettre un permis de démantèlement, a-t-elle souligné.

Sur la question du pipeline Montréal-Sarnia de Suncor, que la compagnie veut inverser, la ministre s'est montrée peu volubile.

Elle s'est limitée à dire que «le débat devra se faire au Québec» et qu'il faudrait le camper non seulement dans un contexte environnemental, mais aussi dans un contexte énergétique, compte tenu de la disparition de la raffinerie de Shell.

La disparition hypothétique de la raffinerie de Suncor «causerait un préjudice encore plus important que ce qu'on a vécu avec Shell», a-t-elle affirmé.