Plutôt que de traverser tout l'État du New Hampshire avec sa ligne de transport, Hydro-Québec et ses partenaires américains auraient pu se joindre au projet Champlain Hudson Power Express, qui veut lui aussi acheminer de l'énergie vers les États du sud, mais en enfouissant un câble dans le lac Champlain et dans la rivière Hudson plutôt que de construire des pylônes.

C'est une des propositions qui ont été faites par les opposants aux promoteurs du projet Northern Pass. D'autres voudraient que la nouvelle ligne soit complètement enfouie sous terre ou dans le lit des rivières, ce qui éliminerait ses impacts visuels. On suggère aussi aux promoteurs de déménager leur projet au Vermont, puisque cet État considère déjà l'électricité du Québec comme de l'énergie verte et qu'il vient de renouveler un contrat d'approvisionnement à long terme avec Hydro-Québec.

Toutes ces suggestions ont été rejetés par les promoteurs avec des arguments. Le projet de Champlain Hudson Power Express est destiné à satisfaire les besoins en énergie de la ville de New York, et pas ceux du sud de la Nouvelle Angleterre, ont-il expliqué au ministère américain de l'Énergie, qui examine leur projet.

Le New Hampshire n'a pas de cours d'eau navigables comme le lac Champlain et la rivière Hudson qui pourraient être utilisés pour acheminer l'électricité à leurs clients potentiels, ont-ils plaidé. Quant à l'enfouissement du lien, il s'agit selon eux d'une solution qui causerait encore plus de dommages à l'environnement parce qu'il faudrait utiliser de la machinerie lourde pour creuser des tranchées dans les montagnes. Le coût de l'opération serait prohibitif, soulignent-ils aussi.

Le projet doit encore franchir plusieurs étapes avant que les premiers pylônes s'élèvent dans le ciel du New Hampshire. Il a besoin de l'aval de la Federal Energy Regulatory Commission (FERC), qui réglemente le secteur de l'énergie, et de l'autorisation du président des États-Unis, parce que la nouvelle ligne traversera la frontière canado-américaine.

Les opposants ont entrepris un recours auprès des autorités de l'État pour empêcher un distributeur d'électricité d'exproprier des terres privées, sauf pour des raisons de sécurité du réseau. Ces démarchés pourraient ralentir la marche des promoteurs, qui a déjà pris du retard.

Le processus suit son cours, dit Hydro-Québec

Pour le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, le projet Northern Pass suit son cours normal. «On est au tout début du processus et il faut le laisser suivre son cours, a-t-il dit la semaine dernière. Selon lui, c'est le propre des grands projets d'infrastructures de susciter l'opposition des propriétaires proches du tracé. «Il faut regarder dans quelle mesure le corridor proposé est le bon corridor et dans quelle mesure des alternatives pourraient être préférables, a-t-il ajouté. On va s'ajuster aux commentaires qu'on va avoir des résidents.»

Les nouvelles interconnexions sont au coeur de la stratégie d'Hydro-Québec, qui est en train d'augmenter sa capacité de production pour accroître ses ventes aux États-Unis. L'entreprise examine d'autres projets d'ajout de capacité de transmission avec l'État de New York, avec le Vermont et avec le Nouveau-Brunswick, a fait savoir M. Vandal.