Les prix du pétrole ont légèrement baissé vendredi à New York, un nouvel affaiblissement de la monnaie américaine compensant en partie la déception qu'ont constituée les chiffres de l'emploi aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 100,22 dollars, en recul de 18 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique est même reparti à la hausse, gagnant 39 cents à 115,84 dollars.

«Le faible niveau des chiffres de l'emploi va forcer le marché à réajuster ses attentes de croissance à court terme, ce qui va probablement peser sur les cours du pétrole dans les jours à venir», ont estimé les analystes de JP Morgan.

Les cours avaient affiché de fortes pertes en début de semaine en réaction aux statistiques mensuelles sur le marché du travail aux États-Unis.

Le pays n'a créé que 54 000 emplois en mai, soit quatre fois moins qu'en avril, et trois fois moins qu'espéré par les économistes.

Conséquence de ce ralentissement des embauches, le taux de chômage remonte à 9,1%, son plus fort niveau depuis le début de l'année.

«On savait qu'ils ne seraient probablement pas bons, mais (ces chiffres) étaient encore pires que prévu, donc les marchés ont vivement réagi», a relevé Matt Smith, de Summit Energy.

«Moins de gens employés et un taux de chômage plus élevé se traduisent par une faible demande de pétrole. Sans travail, il est difficile de dépenser de l'argent pour faire le plein. Et tous les secteurs de l'économie vont être affectés si les gens n'ont pas d'emploi. Cela augure mal de la demande de pétrole», a-t-il poursuivi.

Pour autant, les cours ont nettement limité leurs pertes en fin de séance, finissant à courte distance de l'équilibre, alors que le prochain déblocage de nouveaux fonds d'aide financière pour la Grèce était annoncé par les autorités européennes.

«Cela a renforcé l'euro, et fait chuter le dollar», ce qui pousse les investisseurs à placer leur argent dans les matières premières pour éviter une perte de valeur de leur capital, a constaté Matt Smith.

Le marché pétrolier a par ailleurs été réconforté par l'indice ISM mesurant l'activité dans les services, qui s'est accélérée plus que prévu aux Etats-Unis en mai.

Mais alors que les indicateurs de la semaine sont presque tous ressortis décevants, «les perspectives de demande dans le premier pays consommateur --de loin-- s'assombrissent», ont estimé les analystes de Commerzbank.

«L'attention se déplace désormais vers le sommet» de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) la semaine prochaine, ont-ils ajouté.

«Pour la première fois depuis longtemps, une augmentation des quotas de production n'est pas exclue. Les cours du brut ont progressé de 25 dollars le baril depuis leur dernière réunion en décembre», ont-ils observé.