Les prix du pétrole ont fini en très légère hausse jeudi à New York, un affaiblissement du dollar compensant une hausse surprise des stocks de brut et de mauvais indicateurs aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 100,40 dollars, en hausse de 11 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,01 dollar, à 115,54 dollars.

En nette baisse, les cours ont effacé leurs pertes sur le marché new-yorkais dans la dernière heure d'échanges, alors qu'au même moment, la monnaie américaine perdait de la valeur.

Un tel mouvement a en effet tendance à encourager les investisseurs à placer leur argent dans les matières premières pour éviter une perte de valeur de leur capital.

Le recul du dollar «a fait monter les prix du pétrole», a observé Phil Flynn, de PFG Best. «L'autre raison, c'est que les gens sont nerveux à l'idée d'être positionnés à la baisse avant les chiffres de l'emploi», dont la publication est prévue vendredi aux États-Unis, a-t-il ajouté.

À la veille de la diffusion de ces statistiques mensuelles, très attendues des marchés, de nouveaux indicateurs décevants ont été annoncés dans le premier pays consommateur d'or noir. Les inscriptions au chômage y ont baissé moins qu'espéré la semaine dernière, et les commandes à l'industrie ont reculé plus que prévu en avril.

«Le problème de fond, c'est l'état de l'économie mondiale», a estimé Adam Sieminski, de la Deutsche Bank.

«Une expansion de l'économie mondiale semble toujours probable, mais on se situe dans une période de stabilisation de l'activité industrielle. La volatilité du marché pétrolier est en partie liée à la volatilité des indicateurs économiques», a-t-il expliqué.

En séance, les cours s'étaient orientés à la baisse à l'annonce d'une augmentation, inattendue, des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière (+2,9 millions de barils). Ceux d'essence ont en outre progressé bien plus que prévu (+2,6 millions de barils), selon le département de l'Énergie (DoE).

L'état des réserves d'essence est très surveillé alors que le pays aborde la période estivale, marquée habituellement par une augmentation de la consommation de carburants.

«Cela signifie que l'offre dépasse la demande, un signe très clair que la demande est faible», a souligné Phil Flynn.

Selon le DoE, la consommation de produits pétroliers s'affiche sur les quatre dernières semaines en chute de 5% par rapport à l'an dernier.

«Si l'économie continue de ralentir, cela augure mal pour les prix des matières premières», a prévenu Tom Bentz, de BNP Paribas.