Quatre négociants majeurs seraient également propriétaires des entrepôts abritant les stocks de la Bourse des métaux londonienne, une situation potentiellement anti-concurrentielle dont a été informé le gendarme de la concurrence britannique, a-t-on appris mardi.

«Le fait que des acteurs majeurs des échanges de métaux sur le London Metal Exchange (LME) soient en même temps propriétaires des entrepôts» pourrait se révéler «une situation anti-compétitive», a indiqué la commission parlementaire britannique sur la Science et la Technologie, dans un rapport accessible sur internet.

Selon ce rapport, qui se réfère au témoignage d'un acteur de marché, «quatre grandes entreprises possèdent les entrepôts des stocks du LME» et «parmi elles figure (la banque new-yorkaise) JPMorgan».

Selon l'agence Dow Jones Newswire, les trois autres propriétaires majeurs évoqués sont une filière de la banque Goldman Sachs, ainsi que les courtiers suisses Trafigura et Glencore, qui auraient acheté leurs parts l'an dernier.

Les parlementaires ont ajouté avoir informé l'Office britannique de la Concurrence (OFT) en vue qu'il «s'assure que le marché des métaux fonctionnait effectivement de manière satisfaisante».

En effet, les banques et courtiers possèdant les lieux de stockages pourraient avoir connaissance de l'ampleur des stocks vendus et achetés par chaque investisseur prenant des positions sur le LME, et ils seraient ainsi susceptibles d'adapter leurs propres investissements en fonction de ces informations privilégiées.

«Il semble que (ces quatre entreprises) aient, à un certain point, contrôlé 50% de tous les stocks de métaux du LME (...) Il serait inquiétant qu'un acteur ayant de telles ressources n'entrave le fonctionnement correct du marché», s'alarme la commission.

Un négociant unique avait brièvement détenu en novembre dernier entre 80 et 90% des stocks de cuivre du London Metal Exchange, selon les statistiques de l'institution, ce qui représentait alors la moitié du cuivre échangé sur les marchés réglementés du monde.

Le Wall Street Journal avait, peu de temps auparavant, identifié JPMorgan comme étant l'acteur détenant une position dominante sur le marché du cuivre.