Sans tambour ni trompette, la famille Rémillard a renoncé à transformer en électricité les déchets que son entreprise RCI Environnement collecte un peu partout au Québec.

Ses deux projets de biométhanisation, qui auraient nécessité des investissements de 60 millions de dollars et qui avaient été acceptés par Hydro-Québec, n'auront pas de suite, a appris La Presse Affaires.

RCI Environnement, l'entreprise de la famille Rémillard qui est aussi propriétaire de la chaîne V, avait soumis trois projets dans le cadre d'un appel d'offres d'Hydro-Québec qui voulait acheter de l'électricité produite à partir de la biomasse.

Deux de ces trois projets ont été acceptés par Hydro, ce qui avait réjoui RCI Environnement. L'entreprise prévoyait construire deux usines de 30 millions chacune pour transformer en électricité 200 000 tonnes de matières résiduelles par année.

«Une nouvelle filière technologique de valorisation des matières résiduelles pourra se déployer au Québec», avait assuré le premier vice-président au développement stratégique de RCI Environnement, Jean Beaudoin.

RCI Environnement avait retenu la technologie de la société allemande LIPP pour équiper ces deux usines à Longueuil et à Montréal, dans le secteur Anjou.

Après plusieurs vaines tentatives, il n'a finalement pas été possible de parler à M. Beaudoin pour savoir pourquoi son entreprise avait laissé tomber des projets qu'elle estimait aussi prometteurs et qui s'annonçaient très rentables.

Du côté d'Hydro-Québec, on n'a aucune explication pour cette défection. «Les deux projets de ce soumissionnaire ont fait l'objet d'un préavis de sept jours auquel le soumissionnaire n'a pas répondu, mettant fin aux obligations du Distributeur (Hydro-Québec) envers ce soumissionnaire», a fait savoir Hydro par courriel.

Hydro a négocié et conclu des contrats à long terme avec les autres soumissionnaires retenus, dont Waste Management à Saint-Nicéphore, EBI à Saint-Thomas de Joliette et Innoventé à Saint-Patrice-de-Beaurivage.

Le prix payé par Hydro pour l'électricité produite à partir de déchets varie entre 9 et 12 cents le kilowattheure. Il s'agit d'un prix semblable à celui de l'énergie éolienne, elle aussi acquise de producteurs privés par appel d'offres.

Il s'agit d'un prix de départ qui devrait augmenter chaque année pendant la durée des contrats qui varie entre 20 et 25 ans.

Pour Innoventé, le contrat signé avec Hydro signifie des revenus de 175 millions. L'entreprise, dont les actions sont inscrites à la Bourse de croissance canadienne, construira une usine d'une capacité de 4,6 mégawatts. Dans ce cas, le prix de départ qu'a accepté de payer Hydro-Québec est de 12 cents le kilowattheure.