Après avoir échoué devant la Régie de l'énergie, le gouvernement de Terre-Neuve s'adresse à la Cour supérieure du Québec pour obtenir l'accès au réseau de transport d'Hydro-Québec qui lui permettrait d'acheminer aux États-Unis l'électricité de son projet du Bas-Churchill.

Dans sa requête en révision judiciaire qui vient d'être déposée, Newfoundland and Labrador Hydro demande au tribunal de renverser les décisions de la Régie de l'énergie et de corriger l'injustice dont elle a été victime.

La Régie de l'énergie a rejeté les trois plaintes déposées par Terre-Neuve contre Hydro-Québec et a refusé ensuite la demande de révision de sa première décision. Terre-Neuve avait fait savoir par la suite qu'elle n'abandonnerait pas la partie et utiliserait tous les recours judiciaires à sa disposition.

Entre-temps, le gouvernement de Stephen Harper a accepté d'aider financièrement Terre-Neuve à réaliser son plan B, soit construire des liens sous-marins entre le continent et Terre-Neuve, puis entre Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse et, de là, vers les marchés de la Nouvelle-Angleterre.

Malgré cet appui d'Ottawa, Terre-Neuve entend continuer de se battre pour avoir accès au réseau d'Hydro-Québec, qui reste la solution la moins coûteuse pour exporter son électricité aux États-Unis. L'adoption d'une motion unanime de l'Assemblée nationale du Québec condamnant la décision d'Ottawa d'aider Terre-Neuve n'a fait que renforcer sa détermination. «Clairement, cette motion indique que Québec bloque l'accès à son réseau et n'a pas l'intention d'appuyer les efforts de notre province pour transporter de l'énergie en passant par le Québec», a indiqué récemment le ministre terre-neuvien des ressources naturelles, Shawn Skinner.

En plus de vouloir épuiser tous les recours possibles au Canada, Terre-Neuve a l'intention de se plaindre auprès de la Federal Enery Regulatory Commission (FERC), l'organisme américain qui surveille le marché de l'énergie. Pour pouvoir exporter aux États-Unis, Hydro-Québec s'est engagée auprès de la FERC à ouvrir son réseau à la concurrence. Terre-Neuve, qui a soumis la première requête importante de la part d'un concurrent, soutient qu'Hydro ne respecte pas cet engagement.

Le projet du Bas-Churchill prévoit la construction de centrales hydroélectriques sur les rivières Muskrat et Gull Island, d'une puissance totale de 3000 mégawatts.