Hydro-Québec a choisi de remplacer ses 3,7 millions de compteurs par deux modèles fabriqués par deux manufacturiers différents.

Le premier de ses manufacturiers est déjà choisi et il fournira 80% des nouveaux compteurs. L'autre, qui est arrivé deuxième à la suite de l'appel d'offres, devrait fournir l'autre 20%, a fait savoir hier une porte-parole d'Hydro-Québec, Danielle Chabot.

Les deux types de compteurs utiliseront la même technologie, celle du fournisseur principal, qu'on présume être la firme suisse Landis+Gyr, ce que ne confirme toujours pas Hydro. Elle confirme toutefois que la firme de Granby, Trilliant, n'a pas été retenue.

La société d'État tient à préciser que contrairement à ce que nous écrivions hier, elle n'a pas procédé en deux étapes en choisissant d'abord un compteur et ensuite une technologie, mais qu'elle a choisi les deux en même temps.

Les nouveaux compteurs ne seront toutefois pas ce qu'on appelle des compteurs intelligents. Il s'agit d'instruments de mesurage avancé, qui ne permettent pas la mise en place d'un réseau intelligent ou «smart grid».

Des voix se sont élevées pour dénoncer ce choix d'une technologie dépassée, alors que le réseau de distribution d'Hydro-Québec devra gérer de nouvelles activités comme l'auto-production d'électricité et la recharge des véhicules électriques. Selon les personnes au courant de la question, Hydro devra se doter un jour ou l'autre d'un réseau intelligent et l'arrimer tant bien que mal à ses compteurs, alors qu'elle aurait pu investir dès le départ dans un réseau intelligent comme celui proposé par Trilliant.

Hydro lancera-t-elle un autre appel d'offres pour des applications intelligentes? Pas pour l'instant, répond Hydro. «On n'a jamais parlé de smart grid, a fait savoir la porte-parole. Le seul autre appel d'offres prévu, pour l'instant, c'est pour l'installation des compteurs».

Ces compteurs seront fabriqués par deux manufacturiers différents pour gérer le risque, a-t-elle expliqué.

Au total, le remplacement des compteurs aura nécessité trois appels d'offres. Le premier a choisi les firmes Ericsson et Accenture pour assister Hydro dans le projet. Le deuxième a choisi les deux manufacturiers de compteurs et le troisième choisira les installateurs.

La mise au rancart de Trilliant continue de faire des vagues. Le responsable du projet de remplacement des compteurs, Bruno Gingras, vient d'être dessaisi de ce dossier chaud et a atterri aux ressources humaines dans le cadre d'une réorganisation, explique la société d'État. Il sera remplacé par Daniel Richard.

Le remplacement des compteurs coûtera quelque 800 millions, dont 300 millions pour la quincaillerie et le reste en applications informatiques. Trilliant, la firme de Granby dont la technologie a été adoptée par des gros clients comme British Gas et Hydro One en Ontario, aurait pu créer 500 emplois avec le contrat d'Hydro-Québec.

Si le contrat va à Landis+Gyr, les retombées risquent d'être plus modestes. L'entreprise suisse a des installations au Mexique où seront vraisemblablement fabriqués les futurs compteurs des Québécois.