Le prix du pétrole, dopé par l'affaiblissement de la monnaie américaine, a de nouveau progressé vendredi à New York, le baril dépassant 114 $ pour la première fois depuis septembre 2008.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a fini à 113,93 $, en hausse de 1,07 dollar par rapport à la veille.

Les cours se sont renforcés au fil de la journée, franchissant le seuil des 114 $ dans les dernières minutes de la séance et atteignant 114,18 $, sommet depuis le 22 septembre 2008.

«Je ne vois pas de risque important de baisse des prix, je pense que les prix vont tenir à ces niveaux jusqu'à la fin de l'année», a avancé Adam Sieminski, de la Deutsche Bank.

«D'un point de vue financier, les deux facteurs qui sont très positifs pour les prix du pétrole sont un dollar faible et un marché boursier fort. On a eu les deux ces dernières semaines», a-t-il poursuivi.

Du côté du marché boursier, le Dow Jones a évolué cette semaine à ses plus hauts niveaux depuis mai 2008, un signe d'optimisme des investisseurs qui rejaillit sur le marché pétrolier.

De son côté, la monnaie américaine évoluait vendredi autour de son plus bas niveau depuis la fin 2009 face à l'euro. Cet affaiblissement du billet vert pousse les investisseurs à placer leurs fonds dans les matières premières pour protéger leur capital d'une perte de valeur.

Il rend par ailleurs le brut plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises.

La tendance à la baisse du billet vert s'est accentuée mercredi quand la banque centrale des États-Unis (Fed) a confirmé qu'elle comptait maintenir son taux d'intérêt proche de zéro pendant encore longtemps pour soutenir la reprise. Cela fait du dollar une monnaie à très faible rendement.

«La faiblesse du dollar n'a pas l'air de gêner les pouvoirs publics pour l'instant. Tant que le dollar baissera, les prix des matières premières augmenteront», a jugé John Kilduff, d'Again Capital.

Les prix du brut affichent une hausse de 6,7% sur avril sur le marché new-yorkais, d'environ 25% depuis le début de l'année. C'est le huitième mois d'affilée de hausse pour les cours du brut, du jamais vu, ont observé les analystes de Commerzbank.

«Vu les combats en Libye, les troubles au Moyen-Orient et la faiblesse du dollar, les prix du pétrole vont rester bien soutenus», ont-ils ajouté.