La coentreprise du pétrolier britannique BP en Russie, TNK-BP, au coeur du conflit empêchant BP de mener à bien un accord stratégique avec le pétrolier russe Rosneft, est valorisée à 54,1 milliards de dollars, selon un classement du magazine russe Finance publié lundi.

TNK-BP occupe ainsi la sixième place du classement des entreprises russes les plus valorisées, selon le site internet de l'hebdomaire russe.

Le géant gazier Gazprom arrive, lui, en tête avec 205,4 milliards de dollars, suivi de Rosneft (99,4 milliards de dollars), de la compagnie russe des chemins de fer RZD (90 milliards de dollars), de la banque semi-publique Sberbank (85,9 milliards) et du pétrolier Loukoïl (61,3 milliards).

À la mi-janvier, BP et Rosneft ont annoncé un accord sans précédent en vue de prospecter et d'exploiter en commun une région immense de 125 000 kilomètres carrés au coeur de l'Arctique russe.

Cet accord prévoit également un échange de participations entre les deux groupes, initialement estimé à 16 milliards de dollars: Rosneft devrait prendre 5% du capital de BP, et BP obtenir en échange 9,5% du groupe public russe.

Mais l'ensemble de l'accord a été bloqué par un tribunal d'arbitrage suédois, saisi par le consortium Alfa Access-Renova (AAR), l'actionnaire russe de TNK-BP, qui s'estime lésé par l'opération.

Il était prévu que l'accord se concrétise avant le 14 avril, mais cette date butoir a été prolongée jusqu'au 16 mai.

Selon plusieurs médias, BP chercherait alors pour sauver son accord à racheter la part d'AAR dans TNK-BP et aurait fait une offre de 27 milliards de dollars aux membres du consortium. Ces derniers auraient néanmoins refusé, estimant la compagnie à plus de 70 milliards de dollars.