Le Canada va devoir investir près de 300 milliards de dollars d'ici 2030 dans le secteur de l'électricité pour rénover ses infrastructures vieillissantes et faire face à une demande en progression, affirme un rapport publié jeudi.

Au total, le besoin d'investissement s'élève à 294 milliards de dollars, soit environ 15 milliards par an, indique l'étude du Conference Board du Canada, un organisme de recherche indépendant proche du patronat.

Deux tiers des financements iront aux centrales électriques, environ 35 milliards au réseau d'acheminement et le reste au réseau de distribution.

Les investissements comprennent la construction de nouvelles centrales utilisant des énergies renouvelables ainsi que la rénovation, la remise en marche ou l'arrêt de centrales existantes.

Le rapport recommande à la province de Québec d'investir 22 milliards de dollars d'ici 2030. C'est elle qui va devoir investir le plus. Ceci s'explique par le fait que le Québec est le plus gros producteur d'électricité au Canada avec 47 013 mégawatts en 2010, selon le Conference Board.

L'Ontario vient derrière avec 21 milliards de dollars, suivi par l'Alberta avec 11 milliards.

Les producteurs d'électricité, qui avaient financé l'étude, préviennent que ces dépenses feront monter les prix de l'énergie.

«Nous voulons être ouverts et francs avec les Canadiens parce que (ces investissements) vont se ressentir dans le prix de l'électricité», indique le président de l'Association d'électricité canadienne, Pierre Guimond, sur le site de la chaîne publique CBC.

Le rapport souligne que le défi principal sera de «gérer le prix pour le consommateur».

Au Canada, les prix de l'électricité, relativement bas, varient selon les provinces. De forts investissements dans les années 1970 et 1980 ont contribué à maintenir pendant plusieurs décennies l'électricité à un faible coût pour les ménages canadiens.

Le secteur de l'électricité employait 116 000 personnes au Canada en 2010 et a généré 24,6 milliards de dollars, soit 2% du PIB canadien.