Le Fonds monétaire international (FMI) a exhorté le monde jeudi à se préparer à la raréfaction du pétrole, dont le prix risque d'atteindre de nouveaux records avec une montée de la demande que la production ne devrait pas pouvoir suivre.

«La hausse persistante des cours du brut lors de la dernière décennie laisse penser que les marchés mondiaux du pétrole sont entrés dans une période de raréfaction», a affirmé l'institution dans un chapitre de ses «Perspectives de l'économie mondiale».

«Après avoir stagné ces dernières années, l'offre de pétrole ne retournera pas à sa progression tendancielle des années 1980 et 1990», a déclaré le principal auteur de l'étude, Thomas Helbling, lors d'une conférence de presse à Washington.

«Si cette tension s'aggrave, que ce soit du fait d'un renforcement de la demande, des perturbations traditionnelles dans l'offre, ou de coups d'arrêt dans la croissance des capacités de production, les mécanismes du marché pourraient provoquer des pics des cours, comme en 2007-2008», ont prévenu les économistes du FMI.

En juillet 2008, les cours du baril de brut avaient atteint un record à plus de 147 dollars à New York et à Londres. Ils étaient brutalement retombés ensuite, mais ont de nouveau dépassé les 100 dollars en janvier à Londres et en février à New York.

Le pétrole représente environ 10% des échanges mondiaux, a rappelé le FMI. Les grands gagnants de la hausse des cours devraient être les pays producteurs qui ont les plus grandes réserves.

À un niveau mondial, «il serait prématuré de conclure que la raréfaction du pétrole va inévitablement être une contrainte forte» sur la croissance, a signalé M. Helbling. Mais «il ne faut pas sous-estimer le risque non plus» de chocs qui pèseraient lourdement sur les pays importateurs.