L'aciériste russe Severstal et son partenaire sud-africain IMBS ont choisi Sept-Îles pour lancer un projet de 1 milliard dans la transformation du minerai de fer. La création potentielle de 500 emplois est une autre bonne nouvelle pour l'économie déjà bouillonnante de la ville nord-côtière, mais elle rappelle aussi l'urgence de contrer la pénurie de logements.

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Le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque, a confirmé hier le lancement d'une étude de faisabilité de Severstal et IMBS pour l'établissement d'une usine de transformation dans le secteur Pointe-Noire.

Les partenaires voudraient utiliser du concentré de fer issu de la fosse du Labrador, d'une teneur d'environ 64%, pour le transformer en un produit encore plus pur, à 95 ou 96% de fer. La technologie mise au point par IMBS (dont Severstal détient 26% des actions) permet d'y arriver tout utilisant les rejets de CO2 pour produire de l'énergie, selon les explications du maire Lévesque.

Severstal a produit 16,7 millions de tonnes d'acier en 2009, pour des revenus de 13 milliards US. Elle utiliserait le produit final de Sept-Îles pour nourrir ses aciéries d'Europe et des États-Unis. «Et cela pourrait même ouvrir la voie à une nouvelle aciérie à Sept-Îles», avance Serge Lévesque.

Les représentants de Severstal et IMBS ont fait quatre visites sur la Côte-Nord entre septembre et mars. Une délégation de Sept-Îles a fait le voyage en Afrique du Sud en février pour jeter un oeil aux installations d'IMBS.

Selon le maire, les partenaires ont choisi Sept-Îles en raison de la proximité des sources de fer, de l'accessibilité au réseau d'Hydro-Québec, de même que la présence d'un port en eau profonde.

L'usine de Sept-Îles pourrait produire jusqu'à deux millions de tonnes de fer. Mais sa construction ne sera pas lancée tout de suite.

IMBS, qui met au point sa technologie depuis plusieurs années, est à construire en Afrique du Sud une première usine visant une production commerciale. Cette usine pourrait entreprendre la production avant la fin de l'année. Des résultats de cette usine dépendra la décision finale concernant celle de Sept-Îles.

Il n'a pas été possible de joindre Severstal hier. La société n'a pas publié de communiqué.

Si Severstal va de l'avant, l'usine de Sept-Îles pourrait voir le jour au plus tôt en 2014, selon Serge Lévesque. Entre 350 et 500 personnes y travailleraient. Quelques années plus tard, Tata Steel et New Millennium pourraient aussi établir dans la ville une usine de bouletage pour traiter 22 millions de tonnes de fer.

Plus que jamais, Sept-Îles doit relever un défi persistant que viennent amplifier les nouveaux projets industriels: une pénurie de logements. «Il faut s'assurer qu'aucun projet ne nous glisse entre les doigts sous prétexte qu'on manque de logements», affirme le maire.

La Ville a mis en place un plan d'action pour construire de nouvelles rues et de nouvelles infrastructures. Et elle tente de convaincre les promoteurs immobiliers de venir construire à Sept-Îles, particulièrement des logements locatifs.

Depuis le 1er janvier, la Ville offre aux promoteurs 10 000$ par nouvel appartement construit dans la Ville, jusqu'à concurrence de 3 millions de dollars. L'Assemblée nationale a voté une loi privée pour permettre à Sept-Îles de recourir à ce moyen généralement proscrit pour les municipalités.