Les prix du pétrole ont nettement reculé lundi à New York face à la possibilité d'une amélioration de l'offre en Libye et aux inquiétudes pour la reprise japonaise alors que la crise nucléaire persiste.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 103,98 dollars, en recul de 1,42 dollar par rapport à vendredi.

«Le marché était de toute façon en mode correctif depuis quelques jours», a noté Tom Bentz, de BNP Paribas, mais deux éléments ont contribué à faire baisser les prix.

D'une part, les problèmes toujours non résolus de la centrale nucléaire de Fukushima pesaient sur les prix du pétrole alors que les opérateurs craignaient «une destruction supplémentaire de la demande» en brut si la reconstruction du pays était retardée, a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research.

Des traces de plutonium ont été détectées dans le sol de la centrale accidentée où de l'eau fortement radioactive s'est échappée des bâtiments des réacteurs, faisant craindre une pollution massive autour du site.

Surtout, la possibilité de voir les exportations de brut reprendre en Libye a pesé sur les cours.

L'avancée des forces rebelles en Libye, qui ont repris le contrôle de deux importants ports pétroliers Brega et Ras Lanouf, «attise l'espoir que les livraisons de pétrole depuis la Libye se normaliseront bientôt», ont rapporté les analystes de Commerzbank.

Lors d'une conférence de presse, un porte-parole de l'insurrection a expliqué que les champs pétroliers situés dans les régions de Libye tenues par les insurgés produisaient de 100 000 à 130 000 barils par jour, et que l'opposition projetait d'exporter du pétrole d'ici «moins d'une semaine».

Ali Tarhoni, représentant des rebelles responsable des questions économiques, financières et pétrolières, a ajouté que l'organe politique représentant les rebelles avait signé récemment un accord avec le Qatar -premier pays arabe à participer à l'intervention militaire internationale en Libye- déléguant à l'émirat la commercialisation du brut.