Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, ne se laisse pas démonter par le refus de Québec d'accorder aux villes le pouvoir d'augmenter la taxe sur l'essence. Il garde espoir que le gouvernement reviendra sur sa décision.



«J'espère qu'au cours des prochaines semaines, des prochains mois, il y aura des décisions qui nous donneront les moyens de nos ambitions», a indiqué M. Tremblay, hier, en marge d'un lunch organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le ministre Raymond Bachand présentait son budget au milieu des affaires montréalais, hier. Et M. Tremblay a souligné qu'il recèle de nombreux avantages pour la métropole. Québec y confirme plusieurs projets lancés dans les dernières années, notamment la construction de deux mégahôpitaux universitaires et la reconstruction de l'échangeur Turcot.

Reste que le ministre Bachand a refusé d'accéder à l'unique revendication formulée par le maire en vue du budget. Au nom de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont il est le président, M. Tremblay souhaitait obtenir le pouvoir d'augmenter la taxe sur le litre d'essence de 5 cents en 10 ans.

La CMM souhaite utiliser la totalité des revenus de cette taxe pour financer des projets de transport collectif. Elle a détaillé une liste de six projets, d'une valeur totale de 10,5 milliards de dollars, qu'elle veut mettre en branle d'ici 2021. Parmi ceux-ci, on note l'extension de trois lignes de métro, le remplacement des voitures de métro et la construction du train de l'Ouest.

L'Union des municipalités du Québec (UMQ) a appuyé la demande du maire, soulignant que l'impôt foncier ne permet plus aux villes de faire face à leurs obligations.

«On a des projets pour 10 milliards qu'on doit réaliser au cours des 10 prochaines années, a affirmé M. Tremblay. Au niveau du monde municipal, on ne peut pas continuer d'assumer toutes les responsabilités qu'on doit assumer sans une autre source de revenus.»

Le ministre Bachand explique qu'il n'a pas encore reçu une demande formelle en ce qui concerne la taxation de l'essence. Jeudi, il a déclaré que le projet «n'est pas mûr».

Il a par ailleurs prévenu hier qu'il faudra «faire des choix» face à l'imposante liste de projets de la CMM. Après tout, dit-il, c'est l'ensemble des contribuables de la province qui devront payer aussi.

«Faisons des priorités, a-t-il dit, parce qu'on ne peut pas tout financer les rêves de chacun de nos maires de toutes les villes.»