Les prix des matières premières alimentaires ont passé une semaine sous pression, plombés par des facteurs exogènes aux fondamentaux du marché, les investisseurs étant préoccupés par les conséquences d'un séisme dévastateur au Japon, seul le robusta tirant son épingle du jeu.

Cacao

Les cours de la fève brune ont poursuivi leur recul cette semaine, malgré des tensions politiques persistantes en Côte d'Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, où le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale se disputent le pouvoir depuis novembre.

Les cours du cacao sont tombés vendredi à 2042 livres sterling la tonne à Londres et 3186 dollars la tonne à New York, leur plus bas niveau depuis fin janvier.

Les cours avaient atteint début mars des sommets depuis juillet 2010 à Londres (2425 livres) et depuis 32 ans à New York (3826 dollars).

En Côte d'Ivoire, le gouvernement de M. Ouattara a prolongé jusqu'au 31 mars la suspension des exportations de cacao, un arrêt largement respecté depuis janvier par les grands négociants et chocolatiers.

Les fondamentaux de l'offre et de la demande de cacao comme des autres matières premières agricoles «sont robustes mais ne permettent pas de calmer les inquiétudes extérieures aux marchés des matières premières», a commenté Sudakshina Unnikrishnan, analyste chez Barclays Capital.

Les investisseurs scrutaient notamment l'évolution de la situation au Japon, après un violent séisme et un tsunami dévastateur qui ont touché le nord-est de l'archipel le 11 mars. La centrale nucléaire de Fukushima occupait le coeur des inquiétudes, les autorités peinant toujours à refroidir les réacteurs endommagés par la catastrophe naturelle.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 2.049 livres sterling vendredi vers 16h30 GMT (12h30, heure de Montréal) contre 2207 livres la tonne le vendredi précédent vers 15h GMT (11h, heure de Montréal).

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 3.206 dollars la tonne contre 3383 dollars le vendredi précédent.

Café

Les cours du robusta coté à Londres ont tiré leur épingle du jeu cette semaine, grimpant vendredi à 2672 dollars la tonne, un sommet depuis trois ans, soutenus par «une insuffisance des stocks londoniens», ont observé les analystes de Commerzbank.

De plus, l'Organisation international du café (ICO) a estimé que les prix devraient rester élevés cette année, portés par un demande mondiale de café robuste et des stocks à des niveaux exceptionnellement bas, en soulignant que la catastrophe naturelle qui a touché le Japon ne devrait pas se traduire par une baisse prolongée de la consommation dans l'archipe, ont également relevé les analystes.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai ressortait à 2612 dollars vendredi vers 16h30 GMT (12h30, heure de Montréal) contre 2423 dollars le vendredi précédent vers 15h GMT (11h, heure de Montréal).

Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en mai cotait 275,95 cents à New York contre 276,20 cents une semaine auparavant.

Sucre

Les cours du sucre sont retombés cette semaine à leurs niveaux de fin novembre, plombés par les incertitudes liées au désastre japonais ainsi que par «une certaine érosion de la demande du fait d'une récente hausse des cours», a expliqué Nick Penney, analyste de la maison de courtage Sucden.

Les cours pliaient également sous le poids d'une abondance de l'offre, notamment en provenance de Thaïlande, un des principaux exportateurs mondiaux de sucre, a noté M. Penney.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 707,60 livres sterling vendredi vers 16h30 GMT (12h30, heure de Montréal) contre 717,60 livres une semaine auparavant vers 15h GMT (11h, heure de Montréal).

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 27,43 cents contre 28,53 cents le vendredi précédent.