Les prix du blé, du maïs et du soja ont fini une semaine chaotique en petite hausse, soumis à de violents retournements sur des marchés tentant de tirer les conséquences sur la demande du terrible séisme au Japon, suivi d'un tsunami puis d'une crise nucléaire.

«La combinaison de l'aversion au risque, des tensions géopolitiques, des prix élevés du pétrole et leur conséquence sur la croissance mondiale, ainsi que le séisme au Japon s'est révélée un environnement inhospitalier pour les prix», ont constaté les analystes de Barclays Capital.

Entre la clôture de vendredi et celle de mercredi, les prix du maïs et du blé ont dégringolé de respectivement 7,2% et 7,9%, avant de se reprendre.

La fin de la semaine a été marquée par un rebond général des marchés financiers, alors que les opérations se multipliaient pour maîtriser la menace nucléaire au Japon, et que l'adoption d'une résolution de l'ONU a poussé la Libye à déclarer un cessez-le-feu, deux sources de tensions internationales.

L'actualité en Libye a fait reculer les prix du pétrole, et les investisseurs tentaient de mesurer l'impact de la catastrophe au Japon sur la demande en matières premières, agricoles notamment.

Le Japon est en effet le principal importateur de maïs dans le monde (environ 18% des importations totales, selon les chiffres du département américain de l'Agriculture), qu'il achète principalement auprès des États-Unis. Le pays fait également partie des cinq plus gros importateurs de blé et de soja.

«Nous estimons que les secteurs de l'agriculture et du bétail vont être affectés par le séisme au Japon», ont expliqué les analystes de Deutsche Bank, précisant tout de même que pour l'instant aucun chargement de matières premières agricoles en direction du Japon n'avait été annulé.

«Le Japon représente 29% des exportations de maïs des États-Unis. Jusqu'à présent dans la campagne actuelle, les États-Unis ont envoyé 44% des prévisions totales du département américain de l'Agriculture (USDA) en export au Japon», ont précisé les analystes.

Le relevé hebdomadaire de l'USDA a montré que les ventes à l'export de maïs et de blé avaient augmenté la semaine passée.

«Les acheteurs sont intéressés par les prix bas et les ventes de maïs se sont montées à plus d'un million de tonnes pour la septième fois en neuf semaines», ont relevé les analystes de Barclays Capital.

Vendredi, le boisseau (environ 25 kg) de maïs à échéance en mai a fini à 6,85 dollars sur le Chicago Board of Trade, contre 6,6425 dollars vendredi dernier, soit une progression de 3,12%.

Le contrat de blé à échéance identique est monté à 7,23 dollars, contre 7,1875 dollars sept jours plus tôt, grappillant 0,59%.

Le boisseau de soja pour livraison en mai s'est établi à 13,6250 dollars contre 13,3450 dollars une semaine plus tôt, une augmentation de 2,10%.