Le prix du pétrole s'est replié nettement vendredi à New York, dans un marché sous le choc d'un violent séisme au Japon, important consommateur d'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 101,16 $, en baisse de 1,54 $ par rapport à la veille.

«Les premières constatations montrent que les conséquences semblent dévastatrices pour le pays et sa santé économique», a noté John Kilduff, d'Again Capital.

Les marchés financiers et de matières premières ont accusé le coup vendredi du séisme de magnitude 8,9, le plus fort jamais enregistré dans le pays, qui a frappé le Japon, déclenchant un tsunami de plusieurs mètres de haut.

Une autre très forte secousse a été ressentie quelques heures plus tard sur la façade opposée de l'île principale.

Le Japon est le troisième consommateur mondial de pétrole après les États-Unis et la Chine, et importe la quasi-totalité des matières premières qu'il consomme, ont souligné les analystes de Commerzbank.

Selon les données de l'agence américaine de l'Energie (EIA), le Japon est le deuxième importateur net de pétrole au monde, pour lui permettre de couvrir une consommation moyenne de 4,4 millions de barils par jour.

Le baril est tombé sous la barre de 100 $ avant de limiter ses pertes.

«Le marché a réalisé que, si la consommation de brut du pays allait reculer pendant un moment, il va y avoir besoin de produits raffinés», a expliqué John Kilduff.

Des arrêts ont été notifiés dans de nombreuses raffineries du Japon, souvent victime d'incendies comme le site d'Iichihara, dans la région de Tokyo.

Le marché surveillait également l'état du parc nucléaire nippon. Selon l'Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), qui suit la situation, 11 réacteurs sur les 55 en fonctionnement au Japon ont été concernés par le séisme. Des fermetures pourraient pousser le pays à se tourner vers d'autres sources d'énergie, d'après les analystes de Barclays Capital.

La poursuite des combats en Libye, où les forces fidèles à Mouammar Kadhafi menaçaient de progresser vers l'Est du pays aux mains des insurgés, a également contribué à limiter le recul des prix du pétrole.