Les cours du café, qui ont atteint à New York leur plus haut niveau depuis 34 ans, devraient rester soutenus par les fortes tensions du marché, où une offre limitée peine à répondre à une consommation robuste, a averti jeudi l'Organisation international du café (ICO).

Sur le marché américain NYBoT-ICE, le prix de la livre d'arabica pour livraison en mai a grimpé mercredi jusqu'à 296,65 cents, un niveau inédit depuis mai 1977.

Le même jour, la tonne de robusta a quant à elle atteint à Londres 2586 dollars, son plus haut niveau depuis mi-mars 2008.

«L'équilibre très précaire entre l'offre et la demande continue de soutenir la hausse des prix», observe l'ICO dans son rapport mensuel, rappelant que les cours battent record sur record ces dernières semaines.

Une tension qui pousse les torréfacteurs à se précipiter sur le marché pour s'approvisionner, alors que la consommation mondiale ne cesse de croître.

L'ICO a révisé en baisse ses prévisions de production pour l'année caféière 2010-2011 (d'octobre à septembre). Elle attend désormais une production mondiale de 133,7 millions de sacs (de 60 kg), en hausse de 8,6% sur un an, mais moins que les 134,8 millions de sacs sur lesquels elle tablait début février.

Après plusieurs récoltes désastreuses, la Colombie, premier exportateur d'arabica, est à nouveau affectée par des conditions climatiques défavorables: le pays «ressort très timidement des niveaux faibles de production des dernières années», commente l'Organisation.

La solide production du Brésil, qui devrait progresser de 22% lors de l'année caféière 2010-2011, ne suffira pas à calmer l'appétit du marché, avertit l'ICO, qui met en avant l'insuffisance de l'offre mondiale d'arabica et la consommation à la hausse (+5% en 2010) du géant brésilien.

Sur les quatre premiers mois de l'année caféière (octobre 2010-janvier 2011), le Vietnam (2e exportateur mondial de café), victime de sécheresse, a vu ses exportations reculer de 5% par rapport à la même période un an plus tôt. L'Indonésie (4e exportateur mondial), pâtissant de pluies excessives, a enregistré une baisse de 40% de ses exportations.

«De plus, les stocks mondiaux ont besoin d'être reconstitués puisqu'ils sont encore à leurs plus bas niveaux depuis de nombreuses années», insiste l'ICO, notant que la flambée des cours du pétrole, qui alimente l'inflation des prix agricoles, ne devrait pas arranger les choses.