Le Canada s'est imposé en 2010 comme la destination privilégiée pour les transactions dans le secteur minier à l'échelle mondiale et 2011 s'annonce tout aussi active, selon Ernst & Young.

Dans son rapport annuel intitulé Ungeared for growth, la firme comptable affirme que le Canada a devancé les États-Unis, l'Australie et le Brésil au chapitre des transaction dans le secteur. «L'activité en fusions et acquisitions au Canada a redémarré de manière incroyable, les entreprises récoltant les fruits de bilans revigorés et renfloués grâce aux prix élevés des marchandises - surtout l'or et le cuivre», affirme Zahid Fazal, associé chez Ernst & Young.

Le rapport précise que ce sont les entreprises canadiennes qui ont fait le plus grand nombre d'acquisitions l'an dernier, plus que l'Australie et la Chine, alors qu'elles occupaient le quatrième rang en 2009.

En fait, le tiers de toutes les transactions aurifères mondiales en 2010 ont eu lieu au Canada, et que plus de la moitié de toutes les transactions ont été réalisées par des sociétés canadiennes. La plus importante a été l'acquisition de Red Back Mining par Kinross Gold, d'une valeur de 7,4 milliards de dollars.

L'activité entourant les fusions et les acquisitions au Canada continuera d'ailleurs de s'intensifier cette année. M. Fazal s'attend à ce que 2011 se caractérise par des transactions plus importantes et des acquisitions complémentaires stratégiques.

«À mesure que le marché des capitaux se redressera pour les petites et moyennes entreprises du secteur, la croissance des acquisitions finira bien elle aussi par augmenter. Cependant, bien que le marché demeure serré, nous prévoyons une phase de regroupement parmi les sociétés à petite et moyenne capitalisation, avec une gestion active des capitaux et une activité dictée par le protectionnisme», estime M. Fazal.

Hausse de la valeur des transactions

Ernst & Young révèle que les transactions ont été plus importantes et plus audacieuses en 2010. La valeur des transactions a atteint presque 29 milliards de dollars, contre 10 milliards en 2009.

Le marché sera encore alimenté cette année par la sécurité des ressources, la montée des prix des marchandises, l'amélioration des flux de trésorerie et la disponibilité du capital, la rationalisation constante de l'industrie et le désir d'une plus grande intégration verticale, selon le rapport.

Le goût du risque

La firme comptable dit observer que les acheteurs ne se concentrent plus autant sur les marchés habituellement perçus comme moins risqués, tels que l'Australie et le Canada. D'ailleurs, les acquisitions des économies en développement ont représenté 43 % de la valeur totale des transactions en 2010.

«À mesure que les entreprises enregistrent des rendements supérieurs grâce à des prix plus vigoureux, elles se montrent disposées à prendre des risques politiques plus grands et sondent des marchés frontières nouveaux comme l'Amérique du Sud, l'Asie centrale et l'Afrique», précise M. Fazal.

La concurrence exercée par les marchés émergents pour se procurer des matières premières restera le moteur principal des transactions dans le secteur des mines et métaux en 2011, selon le rapport.