Le numéro deux du géant gazier russe Gazprom, Alexandre Medvedev, a comparé jeudi le développement de l'exploitation du gaz de schiste, qui a permis de doper la production des États-Unis grâce aux nouvelles techniques d'extraction, à la bulle internet.

«Nous pensons que le développement du gaz de schiste en Amérique du Nord sera positif pour l'industrie du gaz dans le monde», a déclaré M. Medvedev lors d'une conférence de presse à New York.

«Mais si on la compare à la célèbre bulle internet, qui a explosé, nous savons combien de sociétés internet ont survécu et se développent avec succès» aujourd'hui, a-t-il poursuivi.

«La même chose pourrait arriver avec la bulle du gaz de schiste parce que les conditions économiques font que la production massive de gaz de schiste est impossible à des prix inférieurs à 6 à 8 dollars par million de btu», l'unité thermique qui sert pour les échanges de gaz naturel sur le marché new-yorkais, a-t-il expliqué.

Les cours valaient jeudi un peu moins de 4 $ par million de btu sur le New York Mercantile Exchange.

«Nous suivons avec attention tout ce qui se passe autour du gaz de schiste. Des banques d'investissement nous proposent d'acquérir des actifs de gaz de schiste. Nos réserves, en termes de production, sont bien plus efficaces», a indiqué Alexandre Medvedev.

La presse russe s'étaite fait l'écho en 2010 des inquiétudes de Gazprom face au développement rapide de ces nouvelles techniques d'extraction, qui permettent d'aller chercher le gaz resté piégé dans la roche. Elles représentent désormais près de la moitié de la production aux Etats-Unis, maintenant les prix du gaz naturel à bas prix sur le continent américain, alors qu'ils sont remontés avec les cours du pétrole en Europe.

Alexandre Medvedev a indiqué que Gazprom était prêt à exporter du gaz aux Etats-Unis, et disposait des capacités pour le faire.

«Ce qui nous manque, c'est simplement un prix acceptable», a-t-il ajouté.