Les cours du café, qui évoluent à New York à des niveaux plus vus depuis 13 ans, continuent de bénéficier d'inquiétudes sur l'offre, en dépit d'une hausse attendue de 9,5% de la production mondiale sur l'année 2010-2011, a estimé mardi l'Organisation internationale du café (ICO).

«Des conditions météorologiques défavorables dans les principales régions productrices continue d'exacerber les incertitudes sur l'approvisionnement en café (de certaines origines)», relève l'institution, dans son rapport mensuel.

Frappés par des intempéries, le Vietnam (2e exportateur mondial de café) a vu ses exportations reculer de 12% sur l'ensemble de l'année 2010 par rapport à 2009, et l'Indonésie (4e exportateur mondial) de 30,6%. La Colombie, deuxième producteur d'arabica, a enregistré une contraction de 0,9% de ses exportations.

Mais le tableau semble plus rassurant pour la saison d'octobre 2010 à septembre 2011, pour laquelle l'ICO attend une production mondiale de 134,80 millions de sacs (de 60 kg), soit une hausse de 9,5% sur un an. Une progression notamment due à la bonne tenue des récoltes d'arabica, qui représenteront 62,3% de la production mondiale, contre 59,6% en 2009-2010, note le rapport.

«Sur les onze premiers producteurs de café de la planète, seule l'Indonésie devrait enregistrer une chute de sa production au cours de l'année caféière 2010-2011», souligne-t-il.

En revanche, le niveau record atteint par les exportations brésiliennes sur les trois derniers mois de 2010 (10 millions de sacs) ne devrait pas être réitéré, en raison des cycles de récoltes.

La consommation mondiale, elle, reste robuste (elle devrait dépasser 131 millions de sacs en 2010, soit une progression annuelle de plus de 0,8%), notamment nourrie par les marchés émergents, indique l'organisation, qui met en avant la demande intérieure brésilienne.

Pendant ce temps, les stocks mondiaux ne cessent de se vider: fin janvier, les stocks sur le marché londonien avaient chuté de 25% par rapport à leur niveau un an auparavant, et ceux de la place new-yorkaise de 40%.

«La hausse des cours en janvier reflète la fragilité de l'équilibre actuel entre offre et demande», avertit l'ICO.

Le cours de l'arabica est monté la semaine dernière à New York jusqu'à 253,60 cents la livres, un prix record depuis juin 1997, tandis que le robusta atteignait à Londres 2259 dollars la tonne, son plus haut niveau depuis août 2008.