Les cours des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont brillé au firmament cette semaine, le cuivre et l'étain grimpant à des niveaux jamais atteints, dopés par des perspectives de déficit persistant entre l'offre et la demande.

Les cours des métaux précieux ont dans leur ensemble été portés en début de semaine par une série d'indicateurs américains encourageants sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale, ont observé les analystes de Deutsche Bank.

En effet, l'activité des industries manufacturières s'est accélérée aux États-Unis en janvier, tout comme comme celle dans le secteur des services, et les commandes manufacturières ont progressé contre toute attente en décembre.

Des créations d'emploi plus importantes qu'attendu dans le secteur privé en janvier et une baisse plus marquée qu'anticipé des nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux États-Unis soutenaient la tendance.

Ces chiffres positifs, alors que le marché du travail américain peine à se reprendre après avoir été lourdement affecté par la crise, étaient cependant tempérés vendredi par le rapport mitigé sur l'emploi américain, selon lequel les créations d'emploi ont été bien moindres qu'attendu en janvier.

Par ailleurs, les cours étaient portés par un regain d'intérêt des investisseurs spéculatifs, qui engrangeaient des métaux dans l'espoir de voir les prix grimper encore plus avec le retour des acheteurs chinois, absents en fin de semaine en raison des célébrations du Nouvel An lunaire, ont souligné les analystes de Deutsche Bank.

Le cuivre, baromètre du marché, a atteint jeudi pour la première fois le seuil des 10 000 dollars la tonne, un record historique, alors que l'offre peine à répondre à une consommation mondiale robuste, notamment aux États-Unis et en Chine.

Les cours ont poursuivi leur ascension vendredi, jusqu'à 10 100 dollars la tonne, un sommet inédit.

«Le cuivre est porté par la perspective de voir le marché s'inscrire largement en déficit cette année, ce qui impliquera de puiser lourdement dans les réserves» mondiales, a expliqué Gayle Berry, analyste chez Barclays Capital.

En Australie, gros producteur de métal rouge, la production a été affectée cette semaine par le cyclone Yasi, qui s'est abattu sur le nord-est du pays, exacerbant les tensions sur le marché, notaient les analystes de Commerzbank.

L'étain a poursuivi son ascension cette semaine, franchissant le seuil de 31 000 dollars la tonne pour la première fois, grimpant jusqu'à 31 300 dollars, un niveau sans précédent.

Comme le cuivre, l'étain est «soutenu par l'effet cumulé de plusieurs années de suite d'une hausse médiocre de la production et de l'explosion de la demande en métaux», ont expliqué les analystes de Barclays Capital.

Le nickel est monté vendredi jusqu'à 28.275 dollars la tonne, un plus haut depuis début mai 2008.

L'aluminium a grimpé mardi jusqu'à 2570 dollars la tonne, un plus haut depuis fin septembre 2008.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 10 060 dollars vendredi à 11h contre 9628 dollars la tonne vendredi dernier à 10h30.

L'aluminium valait 2540 dollars la tonne contre 2470 dollars.

Le plomb valait 2577 dollars la tonne contre 2460 dollars.

L'étain valait 31 050 dollars contre 29 650 dollars.

Le nickel valait 28 185 dollars la tonne contre 26 890 dollars.

Le zinc valait 2504 dollars contre 2340 dollars.