Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a annoncé jeudi qu'il espérait pouvoir lancer l'an prochain un programme de forages sous-marins au large de l'Alaska, qui devait démarrer l'an dernier mais avait été gelé suite à la marée noire du golfe du Mexique.

«Nos projets de forages en 2010 ont été suspendus suite à l'explosion» de la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par le rival britannique BP, qui a déclenché le pire désastre écologique de l'histoire des États-Unis, a rappelé le directeur général de Shell, Peter Voser, lors d'une conférence avec des analystes consacrée aux résultats 2010 du groupe.

«Malgré tous nos efforts, nous attendons toujours certains permis cruciaux, et le calendrier d'obtention de ces autorisations est toujours incertain. Par conséquent, nous avons décidé, à regret, de ne pas procéder à des forages sous-marins en Alaska en 2011», a-t-il ajouté.

Il a rappelé que Shell avait multiplié ces dernières années les investissement dans les ressources d'hydrocarbures sous-marines en Alaska, en pure perte pour le moment puisqu'il n'a pu procéder à aucun forage dans cette zone prometteuse située aux confins de l'Arctique.

Et il a déploré la lenteur des autorités, qui retarde selon lui le lancement de la campagne de prospection, en ajoutant qu'il espérait désormais pouvoir démarrer celle-ci l'an prochain.

«Nous avons besoin de décisions urgentes sur les permis et la réglementation, afin de pouvoir démarrer un programme de forages en Alaska en 2012, et nous y travaillons», a-t-il dit.

Shell, qui avait participé au développement de l'extraction pétrolière en Alaska dès les années 1950, s'était retiré de la région à partir de 1997. Mais il y a fait un grand retour depuis 2001, en investissant des milliards de dollars dans des permis d'exploration couvrant de vastes zones sous-marines.

Les compagnies pétrolières internationales multiplient les projets de forages dans l'Arctique, qui recèlerait d'immenses ressources en hydrocarbures, au grand dam des défenseurs de l'environnement.

La compagnie britannique BG Group a lancé l'an dernier une campagne d'exploration au large du Groenland, et sa compatriote BP a conclu le mois dernier une alliance stratégique avec le groupe Rosneft en vue de prospecter et d'exploiter en commun une immense zone au coeur de l'Arctique russe.