Le dossier de l'amiante risque de dominer les discussions qu'aura le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Clément Gignac, au cours de la mission qu'il dirige cette semaine en Inde.

Au cours des cinq prochains jours, les représentants québécois tenteront de développer des partenariats d'affaires et des ententes de collaboration avec leurs vis-à-vis indiens.

Le ministre Clément Gignac rappelle que l'Inde est un important pôle économique en émergence, au même titre que le Brésil, la Russie et la Chine. Les échanges du Québec avec ce pays ne cessent de progresser, ayant augmenté de 50 pour cent au cours des sept dernières années.

La délégation québécoise est composée d'une cinquantaine de représentants d'entreprises et d'organisations venant des milieux de l'éducation, de la recherche et de l'innovation.

Un dirigeant d'un consortium associé à la relance de la mine d'amiante Jeffrey, à Asbestos, fait partie de cette délégation. Harshal Owalekar est directeur du développement des affaires de Balcorp, qui négocie actuellement avec Québec pour obtenir son soutien financier. L'Inde est le premier acheteur des exportations québécoises d'amiante.

La chef de l'opposition, Pauline Marois, est favorable à cette mission exploratoire, mais estime qu'avant de s'engager financièrement dans des projets, mieux vaudrait obtenir plus d'informations quant à la sécurité de l'exploitation et de l'utilisation de l'amiante.

«C'est important d'aller à la rencontre d'autres états, mais sur nous souhaitons qu'avant que le gouvernement ne confirme des investissements dans ce secteur industriel, il tienne une commission parlementaire pour entendre le point de vue des scientifiques. Nous sommes inquiets, très inquiets», a soutenu Pauline Marois.

Plusieurs organismes de santé publique s'opposent au développement de l'industrie de l'amiante, en raison du caractère cancérigène de ce produit. Le gouvernement exige la création d'un système qui assurerait que l'amiante est utilisée de manière sécuritaire.

Là encore, l'opposition en profite pour exiger certaines garanties et maintient qu'elle ne donnera son appui que lorsqu'elle aura en mains tous les éléments pour le faire.

«Au Parti québécois, nous sommes en réflexion. Si le gouvernement n'accepte pas la tenue d'une commission parlementaire, nous irons, nous-mêmes, à la rencontre des spécialistes pour être capables de prendre une décision éclairée, et ce, avant d'appuyer un projet», a encore précisé la chef péquiste.

La mission débute à Mumbai, principal centre économique et financier du pays. Elle se diriger ensuite vers la capitale, Delhi. Certains participants se rendront également à Bangalore.