Le prix de l'or a été dopé en 2010 par une consommation physique robuste et par l'appétit des investisseurs spéculatifs, même si les instruments boursiers (ETF) adossés au métal jaune ont ralenti leur développement, a assuré jeudi le Conseil mondial de l'or (CMO).

Les cours de l'or ont progressé de près de 30% sur l'ensemble de l'année, une performance «due à l'intérêt des investisseurs mais aussi au rebond de la demande dans les secteurs de la joaillerie et de l'industrie», a souligné dans son rapport trimestriel le CMO, institution émanant des principaux producteurs.

«Les investisseurs ont continué de miser sur l'or, un actif sans risque de défaut, témoignant ainsi de leurs craintes renforcées face aux dangers des dettes souveraines et aux risques de crise systémique» du système financier mondial, a souligné Juan Carlos Artigas, directeur de la recherche du CMO.

«La volatilité des cours de l'or, relativement basse, fait du métal jaune l'actif idéal pour les investisseurs désirant diversifier leur portefeuille et leur gestion des risques», a-t-il ajouté.

Les ETF, fonds cotés en Bourse et adossés à des stocks physiques d'or, ont ainsi vu leur niveau de participations monter à un niveau record en 2010 (ils représentaient 2167 tonnes d'or dans le monde fin décembre).

Cependant, le volume net d'investissements, sur l'ensemble de l'année dans les ETF adossés à l'or, est ressorti en fort recul, correspondant à seulement 361 tonnes, soit 41% de moins qu'en 2009, qui avait vu une progression record (+617 tonnes) des participations dans ces instruments financiers.

Le marché de l'or était par ailleurs porté par une demande robuste dans le secteur de la bijouterie, qui n'a pas été entravée par l'envolée des cours du métal jaune.

La demande liée à la joaillerie a représenté 1.468 tonnes d'or sur les neuf premiers mois de 2010, soit une hausse de 18% sur un an, soutenue notamment par un rebond en Inde, premier marché mondial, souligne le CMO.

Selon lui, «cela s'explique par une poursuite de la croissance économique et l'appréciation des devises dans des pays clefs comme l'Inde et la Chine, et dans une certaine mesure le Moyen-Orient, mais aussi une perception plus aigue à travers le monde de l'or comme bien de luxe et réserve de valeur».

La demande d'or pour les applications technologiques et industrielles a par ailleurs conforté sa reprise sur les trois premiers trimestres de 2010 (+19% sur un an).