Le ministre du Développement économique du Québec, Clément Gignac, discutera d'exploitation d'amiante avec le gouvernement de l'Inde au cours d'une mission économique la semaine prochaine. Les deux gouvernements entameront aussi des discussions au sujet d'une entente de collaboration sur l'exploitation sécuritaire de cette fibre cancérigène.

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«Il est prévu qu'on puisse discuter du sujet. Moi, c'est au niveau politique que j'ai l'intention de soulever le sujet. Je trouve ça important d'aller en parler sur place», a dit le ministre Gignac à La Presse.

Le gouvernement Charest doit bientôt décider s'il garantit un prêt de 58 millions à la société Balcorp pour rouvrir la mine Jeffrey à Asbestos. Plusieurs groupes militants asiatiques demandent au gouvernement du Québec de ne pas accorder cette garantie de prêt, qui permettrait d'exporter 200 000 tonnes d'amiante au cours des 25 prochaines années en Asie, où les conditions de travail ne seraient pas sécuritaires comme en Occident.

Durant la mission économique québécoise en Inde, un fonctionnaire de la CSST doit discuter avec ses équivalents indiens - notamment un organisme relevant du ministère indien du Travail - de la possibilité d'une entente de collaboration en matière de sécurité. «En tant d'experts en utilisation sécuritaire de l'amiante, notre rôle est d'informer sur les meilleurs pratiques, dit Pierre Turgeon, porte-parole de la CSST. L'amiante est un produit dangereux et cancérigène, mais son utilisation peut se faire de façon sécuritaire. La délégation québécoise veut évaluer l'intérêt du gouvernement indien pour une telle entente et ce que cette entente pourrait contenir.»

Le ministère du Développement économique du Québec défraie les coûts de déplacements du représentant de la CSST en Inde.

La présence d'un représentant de Balcorp au sein de la délégation québécoise en Inde inquiète le député de Québec solidaire Amir Khadir. «Quand on l'implique dans une mission économique de cette nature, sur un dossier aussi controversé, je pense qu'il y a un grave problème de perception de conflit d'intérêts», a dit M. Khadir à La Presse Canadienne.

La mission réunira une cinquantaine de dirigeants d'entreprises et d'universitaires à Bombay et Delhi du 30 janvier au 4 février.