Le prix de départ du contrat de 26 ans conclu par Hydro-Québec avec le Vermont est de 5,8 cents le kilowattheure, soit 12% de moins que le prix en vigueur pour la dernière année de l'ancien contrat entre les deux parties.

C'est ce que révèlent les documents déposés hier par les acheteurs, Central Vermont Public Service et Green Mountain Power, auprès des autorités réglementaires de l'État.

Les clients américains d'Hydro-Québec se sont réjouis des termes favorables de ce contrat de 225 mégawatts d'énergie qui sera en vigueur de 2012 à 2038.

Le nouveau prix de l'électricité est non seulement inférieur à celui du contrat qu'il remplace, mais il protégera aussi les consommateurs du Vermont des fluctuations du prix de l'énergie sur le marché, soulignent les acheteurs dans un communiqué.

Ce qui veut dire que les probabilités qu'Hydro-Québec reçoive un prix plus élevé pendant la durée du contrat sont faibles, estime Jean-Thomas Bernard, professeur à l'Université Laval et spécialiste en énergie.

«Les probabilités qu'on sorte gagnant de ça sont nulles», croit-il.

Quand l'entente de principe a été conclue entre le Vermont et Hydro-Québec, en mars dernier, le professeur avait estimé le prix de vente à 4,5 cents le kilowattheure. Hydro avait vigoureusement nié ce chiffre, en assurant que le prix obtenu était beaucoup plus élevé que 4,5 cents.

À 5,8 cents le kilowattheure, le prix de départ du contrat est effectivement plus élevé, mais il reste beaucoup plus bas que ce qu'il en coûte pour construire de nouvelles centrales, soit autour de 10 cents le kilowattheure.

Il est aussi beaucoup plus bas que ce qu'accepte de payer Hydro-Québec pour acheter de l'énergie éolienne (13,3 cents) ou de l'hydroélectricité des producteurs privés (7,5 cents).

À 5,8 cents, le prix de vente consenti au Vermont est même moins élevé que ce que paient les Québécois, soit un peu plus que 7 cents le kilowattheure.

Ce n'est pas avec ce genre de contrats que le Québec s'enrichira, a commenté hier Jean-Thomas Bernard. «C'est de mauvais augure pour les autres contrats à long terme qui sont en négociations», a-t-il dit.

Après avoir été délaissés pendant plus de 20 ans, les contrats d'achat d'électricité à long terme redeviennent populaires. En plus du contrat conclu avec le Vermont, Hydro-Québec négocie avec l'Ontario et l'État de New York d'autres ententes d'approvisionnement de longue durée.

Les prix à l'exportation qu'Hydro peut obtenir sont liés au prix du gaz naturel, la source d'énergie concurrente pour produire de l'électricité sur les marchés du nord-est des États-Unis.

Le prix du gaz naturel, actuellement très bas, devrait rester bas à moyen terme, prévoit le ministère américain de l'Énergie.