Le prix du pétrole a nettement baissé aujourd'hui à New York, à la suite d'un nouveau renforcement de la monnaie américaine, qui a réduit l'attractivité du brut pour les investisseurs.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a terminé à 88,38 dollars, en recul de 1,92 dollar par rapport à la veille.

«C'est un début d'année étrange pour le brut», a estimé Matt Smith, de Summit Energy.

«Le marché anticipe de bons chiffres de l'emploi» aux Etats-Unis vendredi, a-t-il expliqué. «A cause des inquiétudes qui entourent l'euro, les investisseurs reviennent vers le dollar, c'est vraiment ce qui influe sur les prix du brut».

La perspective d'assister vendredi à la publication d'un bon indicateur aux Etats-Unis, premier consommateur d'or noir dans le monde, n'a pour une fois pas tiré le marché vers le haut.

Les intervenants ont par contre suivi le marché des changes: la devise américaine, dopée par les bons indicateurs qui s'accumulent aux Etats-Unis, s'est encore renforcée. L'euro, toujours plombé par la crise de la dette, est ainsi tombé jeudi sous 1,30 dollar pour la première fois depuis le 1er décembre.

Tout renforcement du billet vert rend les matières premières mécaniquement moins attractives pour les acheteurs munis d'autres devises.

«Les cours rencontrent une certaine résistance entre 92 et 95 dollars, le marché n'est toujours pas à l'aise avec l'idée d'un baril à plus de 90 dollars», a estimé Tom Bentz, de BNP Paribas. «Mais jusqu'à preuve du contraire, la tendance est toujours à la hausse. Dès qu'on a un mouvement de correction, les acheteurs s'empressent de faire leur retour».

Les cours ont touché lundi 92,58 dollars à New York, leur plus haut niveau depuis octobre 2008.