Une délégation d'une trentaine de Québécois, comprenant plusieurs élus et le ministre Serge Simard, se rendra en Saskatchewan en janvier pour en connaître davantage sur l'exploitation de l'uranium.

Cette visite d'information est organisée à la demande des élus régionaux de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, où ont cours des projets d'exploration uranifère pour le moins controversés.

Des maires, préfets et représentants autochtones accompagneront le ministre délégué aux Ressources naturelles et responsable du dossier des mines à Québec, Serge Simard. Des membres de son cabinet, du Ministère et de l'Institut national de santé publique y seront aussi.

La délégation doit visiter une mine d'uranium et aura l'occasion de discuter avec plusieurs intervenants du secteur pendant son séjour, du 10 au 14 janvier.

«Les participants vont là pour savoir comment ça se passe et poser des questions, explique le porte-parole du Ministère, Éric Santerre. Parmi eux, il y a des gens qui ne sont pas nécessairement d'accord ou à l'aise avec ce qui touche l'exploitation de l'uranium. C'est une visite d'information, on ne cherche pas à convaincre personne.»

Du Nord-du-Québec, les maires de Chapais et Chibougamau seront présents, tout comme le député péquiste d'Ungava, le président de la Conférence régionale des élus de la Baie James (CREBJ) et trois représentants de la nation crie.

De la Côte-Nord, on comptera notamment deux préfets de MRC, les maires de Sept-Îles, Havre-Saint-Pierre et Baie-Johan-Beetz, de même que le chef du conseil de bande de Natashquan.

La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine enverra aussi un délégué. Mais aucun représentant de l'industrie minière ne sera du voyage.

Le projet uranifère le plus avancé au Québec est le projet Matoush, dans les monts Otish, à 275 kilomètres au nord de Chibougamau. La société Ressources Strateco, qui exploite le projet, cherche actuellement à obtenir un permis pour construire une rampe d'exploration souterraine.

Lors des plus récentes audiences publiques, en novembre, les Cris de Mistissini se sont toutefois opposés au projet exploité sur leur territoire traditionnel. La CREBJ et les villes de Chapais et Chibougamau sont favorables au projet.

En Basse-Côte-Nord, la société Uracan procède aussi à des travaux d'exploration, mais elle n'est pas très bien accueillie par les communautés de la région. Un peu plus à l'ouest, à Sept-Îles, des travaux de la société Terra Ventures avaient suscité une opposition massive en 2009, culminant avec la menace de démission des médecins de la ville.

À l'autre bout du pays, la Saskatchewan vit depuis plus de 60 ans avec des mines d'uranium. Elle produit près de 20% de l'offre mondiale du métal radioactif. Le bassin de l'Athabasca, dans le nord de la province, est la région uranifère la plus riche du monde, avec des teneurs de 12%.

S'il devient un jour un producteur d'uranium, le Québec ne jouerait pas dans la même ligue. Les teneurs du projet Matoush tournent autour de 0,5% d'uranium, et elles sont encore plus faibles sur la Côte-Nord.