Rio Tinto Alcan (rio) prévoit investir plus de 1 milliard de dollars US dans ses installations de Saguenay, au Québec, et ainsi qu'en Colombie-Britannique.

Au Québec, l'entreprise consacrera 758 millions US à l'achèvement de son usine pilote dotée de la technologie AP60.



Cette technologie permettra d'améliorer la productivité et l'efficacité énergétique des usines d'électrolyse. Selon le géant de l'aluminium, la production de métal par cuve sera de 40% plus élevée que celle des autres usines d'électrolyse existantes.

«Cette technologie exclusive a déjà évoluée de AP50 à AP60 depuis la première annonce de ce projet. Elle constitue la référence dans l'industrie et est la plus économique, la plus éconergétique et la plus respectueuse de l'environnement qui soit offerte sur le marché», a soutenu Jacynthe Côté, chef de la direction, Rio Tinto Alcan.

La technologie AP60 a d'abord été élaborée au laboratoire de recherche et développement de Rio Tinto Alcan, dans la région française Rhône-Alpes. Lorsque la première phase de l'usine deviendra opérationnelle, le Centre de recherche et développement Arvida, à Jonquière, dirigera les activités de développement en vue de la commercialisation de cette technologie.

La première phase de l'usine AP60 permettra l'entrée en service de 38 cuves qui généreront une capacité de production annuelle de 60 000 tonnes d'aluminium d'ici 2013.

Une annonce saluée par Québec

Le gouvernement du Québec a salué l'investissement de l'entreprise dans la province, indiquant qu'il s'agissait d'une «grande avancée» en matière d'électrolyse de l'aluminium qui «positionnera le Québec comme le centre mondial de la technologie AP60».

Québec a attribué un prêt de 400 millions $ au programme d'investissement de Rio Tinto Alcan, qui est porté à 3 milliards $ grâce à l'annonce de mardi.

Selon le gouvernement, l'ensemble de ce programme amènera la création de plus de 2 500 emplois directs et indirects, dont 740 dans la région de Saguenay.

La vice-première ministre, Nathalie Normandeau, a quant à elle indiqué que l'annonce de mardi confirme les intentions de l'entreprise de continuer à croître au Québec.

Le syndicat soulagé

Le président du Syndicat national des employés de l'aluminium d'Arvida (SNEAA), Alain Gagnon, a affirmé que l'annonce de mardi représentait un pas dans la bonne direction.

«La priorité numéro un du syndicat c'est de s'assurer que l'on ait la deuxième et la troisième phase, on veut avoir l'usine au complet, on ne veut pas avoir qu'une phase», a-t-il affirmé.

Selon lui, les employés méritaient le projet puisqu'ils ont fait des concessions lors des négociations pour le renouvellement de leur convention collective en 2006.

Il y a près de deux ans, la société a annoncé la fermeture de son aluminerie de Beauharnois, près de Montréal, et a réduit la production de sa raffinerie de Vaudreuil, dans la région du Saguenay, ce qui avait coûté 300 emplois au Québec.

En Colombie-Britannique

Alcan dépensera par ailleurs 300 millions US dans le cadre de l'agrandissement de son aluminerie de Kitimat, dans l'Ouest du pays. Ce projet de modernisation devrait accroître la capacité de production actuelle de l'usine de plus de 48%, pour la porter à environ 420 000 tonnes par année.

«La modernisation de notre usine d'électrolyse Kitimat est conforme à notre objectif stratégique de croissance, qui s'appuie sur le développement d'importants actifs à faibles coûts ayant une longue durée de vie. Une fois le projet terminé, Kitimat sera l'une des usines ayant les coûts les plus bas au monde», a ajouté Mme Côté.

Ces deux projets, déjà approuvés, avaient été freinés par la récession qui a fait dégringoler le cours de l'aluminium.

Ils faisaient partie des engagements pris par Rio Tinto au moment de l'achat d'Alcan en 2007.

Avec PC.