La firme Emera Inc. (t.EMA), qui possède l'entreprise Nova Scotia Power, en Nouvelle-Écosse, confirme jeudi qu'une entente de 6,2 milliards a été conclue avec Terre-Neuve-et-Labrador pour un projet de développement hydroélectrique dans la région du Bas-Churchill, au Labrador.

L'aboutissement des négociations semble hautement satisfaire le premier ministre Danny Williams qui, en conférence de presse, a de nouveau dénoncé l'entente conclue entre Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec il y a plus de 40 ans sur le développement du Haut-Churchill.

Emera précise qu'en vertu de l'accord nouvellement annoncé, la société d'État qui contrôle le secteur de l'énergie à Terre-Neuve-et-Labrador investira 2,9 milliards dans la construction d'une centrale hydroélectrique à Muskrat Falls. Un réseau sous-marin de transmission d'électricité devant relier le Labrador à la portion insulaire de Terre-Neuve-et-Labrador devrait coûter 2,1 milliards; de cette somme 600 millions seront payés par Emera.

Un autre lien sous-marin entre Terre-Neuve et la Nouvelle-Écosse devrait coûter 1,2 milliard, une facture à être entièrement assumée par Emera.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Darrell Dexter, estime qu'un accord sur l'aménagement hydroélectrique du Bas-Churchill stimulera grandement l'économie du Canada atlantique.

Quant au premier ministre Williams, il croit que cet accord offre à sa province une indépendance économique face au Québec. Il croit qu'il corrige l'erreur historique de 1969 en vertu de laquelle jusqu'en 2041, le Québec empochera des profits beaucoup plus élevés que Terre-Neuve-et-Labrador même si le source d'énergie est située au Labrador.

Danny Williams a ajouté que sa désapprobation de l'entente de 1969 a été sa principale raison de se lancer en politique et qu'il est temps que le sort de Terre-Neuve-et-Labrador ne soit plus déterminé par le Québec.

Au sujet de l'accord de 1969, Hydro-Québec a déjà rappelé qu'à l'époque, c'est elle qui a assumé l'essentiel des importants risques financiers du projet.

L'entente annoncée jeudi nécessite une approbation réglementaire dans chacune des deux provinces impliquées.