Les prix du palladium, déjà au plus haut depuis neuf ans, sont appelés à continuer leur progression fin 2010 et début 2011, portés notamment par la solidité de la demande de l'industrie automobile, a indiqué mardi le leader mondial des platinoïdes, Johnson Matthey (JM).

«Le palladium devrait s'échanger en moyenne à 710$ l'once au cours des six prochains mois et devrait grimper durant cette période jusqu'à 850$», a averti le spécialiste des métaux du groupe platine dans un rapport présentant ses prévisions annuelles révisées pour 2010.

Avec pour principal débouché la fabrication des pots catalytiques dans le secteur automobile, palladium et platine ont vu leurs cours bondir depuis l'été - le palladium atteignant la semaine dernière 743$, son plus haut niveau depuis avril 2001.

Sur un marché que Johnson Matthey voit «proche de l'équilibre», la demande mondiale de palladium devrait enregistrer sur l'année en cours une hausse de 15%, à 8,94 millions d'onces (M oz).

Cette progression robuste est principalement due à une envolée de 27% (à 5,15 M oz) de la demande automobile, qui constitue près des deux tiers de la consommation mondiale, tandis que la demande industrielle (autres secteurs) est attendue en hausse de 8%, à 2,49 M oz.

De son côté, la demande de platine devrait avoir progressé en 2010, mais à un rythme bien moindre (+11% à 7,56 M oz), là aussi portée par le secteur automobile (+37% à 2,99 M oz) et un doublement de la demande industrielle (+51% à 1,72 M oz) grâce à la chimie et au secteur du verre.

Après la «solide reprise» économique de 2010, platine comme palladium devraient continuer à bénéficier l'année prochaine de la reprise du secteur automobile mondial et des ventes de voitures.

De son côté, la demande industrielle, même affectée par un possible ralentissement de la croissance aux États-Unis et en Europe, devrait rester «robuste» en Chine et dans les économies émergentes.

L'éventuel épuisement des stocks étatiques de palladium en Russie (premier fournisseur mondial), amassés pendant des décennies par l'Union soviétique, pourrait par ailleurs constituer un facteur «crucial» pour le marché en 2011, relève également Johnson Matthey