L'ex-pdg de BP, Tony Hayward, admet mardi que la pétrolière n'était pas préparée au désastre de la marée noire dans le golfe du Mexique et à la tempête médiatique qui s'en est suivie, et ajoute que la compagnie est passée près du désastre financier alors que ses sources de crédit se sont évaporées.

Dans une entrevue à la BBC, M. Hayward soutient que les plans d'urgence de la compagnie étaient inadéquats et que la direction effectuait de la gestion au quotidien.

En réalité, BP présidait à des manoeuvres exceptionnelles, a-t-il fait valoir, ajoutant que sous les projecteurs des médias, tout cela semblait maladresses et incompétences.

L'explosion du 20 avril sur une plateforme pétrolière a causé la mort de 11 travailleurs et entraîné la pire marée noire de l'histoire des États-Unis.

L'ex-patron de la pétrolière a affirmé que BP n'était pas prête à faire face à l'intensité de la couverture médiatique alors que des millions de barils de pétrole se déversaient dans l'océan et souillaient les côtes.

M. Hayward a quitté son poste le mois dernier après avoir pris la majeure partie du blâme pour le piètre travail de communications autour du désastre. Les erreurs de l'ex-patron, incluant sa déclaration «I want my life back» («Je veux retrouver ma vie»), ont été ridiculisées dans les médias aux États-Unis et reprises par les opposants à BP.

M. Hayward a exprimé sa frustration relativement aux attaques personnelles.

Il a fait valoir que d'avoir étudié en «art dramatique» plutôt qu'en géologie aurait pu lui permettre de mieux se démarquer, tout en disant croire que cela n'aurait rien changé au fond des choses.

L'ex-pdg de BP a indiqué que l'entreprise avait été incapable d'emprunter auprès d'investisseurs internationaux au cours de la crise de la marée noire, ce qui avait mis ses finances en péril. Il a mentionné que les marchés de capitaux étaient fermés à BP avant une rencontre avec le président Barack Obama à la Maison-Blanche en juin.