Une association représentant des citoyens congolais a déposé lundi, à Montréal, une requête pour intenter un recours collectif contre une compagnie minière canadienne qui aurait, selon eux, joué un rôle dans un massacre en République démocratique du Congo en 2004.

Selon la requête déposée en Cour supérieure, des proches des victimes réclament des dommages non spécifiés de la part de l'entreprise Anvil Mining Limited [[|ticker sym='T.AVM'|]].

Dans leur poursuite, ils affirment que la compagnie a offert un soutien logistique - tel que des avions, des camions et des chauffeurs - pour aider l'armée congolaise à réprimer un soulèvement dans la cité portuaire de Kilwa en 2004.

Au dire des requérants, plus de 70 personnes auraient été tuées dans l'affrontement, tandis qu'un nombre inconnu d'individus aurait été battus, torturés et violés.

L'entreprise est accusée d'avoir fourni les avions et les camions ayant servi à transporter les soldats, et à convoyer les victimes à être exécutées.

La ville portuaire était essentielle au succès de la mine de cuivre d'Anvil, étant le seul point de sortie praticable pour expédier quotidiennement près de 500 000$ en cuivre et en argent.

Anvil a affirmé que le soutien logistique avait été requis par les autorités, et a nié toute mauvaise action.

La partie civile a indiqué lundi que la petite bande de rebelles ne nécessitait pas une intervention militaire, avant d'ajouter que la minière montréalaise aurait dû connaître les conséquences de ses actes.

Cette poursuite civile fait suite à un procès militaire, tenu au Congo en 2007, où neuf soldats et trois anciens employés d'Anvil avaient été acquittés. Les proches des victimes ont indiqué qu'elles n'avaient pas d'autre choix que de tenter d'obtenir justice auprès du système judiciaire canadien, n'ayant nul autre endroit où se tourner.

Un porte-parole d'Anvil a soutenu que les problèmes soulevé par des dernières allégations ont été réglés et que la société n'avait pas de commentaire à faire.

Aucune allégation n'a encore été prouvée en cour; un juge doit tout d'abord autoriser le recours collectif.

Au cours des dernières années, des Canadiens et des étrangers ont réclamé justice, devant des tribunaux québécois, pour des crimes commis à l'extérieur du pays.

L'affaire congolaise est la dernière en lice. Il y a également eu des cas contre les autorités iraniennes, un génocidaire rwandais, ainsi qu'un entrepreneur canadien construisant des habitations en Israël.

Le projet de loi d'initiative parlementaire C-300 présenté par des libéraux, qui aurait durci les règles de fonctionnement pour les sociétés minières ayant des activités à l'étranger, a reçu un accueil mitigé de la part des députés de leur propre parti, et a été battu en Chambre.