La fusion des deux entreprises partenaires d'Hydro-Québec dans la construction d'une ligne de transport d'électricité vers le New Hampshire ne remet pas en question ce projet de 1,1 milliard US.

Ce serait plutôt le contraire, selon les dirigeants de Northeast Utilities et de Nstar, qui ont annoncé hier leur regroupement. «Ce n'est qu'un début, ensemble (...), nous allons pouvoir faire de grandes choses», a dit Thomas May, le président de Nstar qui deviendra le grand patron de l'entité fusionnée qui gardera le nom de Northeast Utilities.

Hydro-Québec estime aussi que ce regroupement est positif pour le projet de ligne de transport. «La fusion annoncée n'aura aucun impact sur le projet. Au contraire, elle témoigne du succès du partenariat entre Northeast et Nstar, a commenté la porte-parole d'Hydro, Arianne Connor.

La transaction par échanges d'actions est estimée à 4,3 milliards US. Elle créera un géant de la distribution d'électricité et de gaz, avec un total de 3,5 millions de clients dans trois états de la Nouvelle-Angleterre.

Ensemble, les deux entreprises auront de revenus de 8,4 milliards US et 9000 employés, ce qui est quand même plus petit qu'Hydro-Québec, qui a 23 000 employés et des revenus annuels de 13 milliards.

Northeast Utilities et Nstar prévoient investir 9 milliards au cours des cinq prochaines années dans l'amélioration des infrastructures de transport d'énergie. Un de ces projets, appelé Northern Pass Transmission, consiste à construire une ligne de transport d'électricité entre la frontière du Québec et le sud du New Hampshire pour acheminer 1200 mégawatts d'électricité vers ces marchés.

Northeast Utilities et Nstar paieraient pour la portion américaine de la ligne de transport tandis qu'Hydro-Québec assumerait le coût du lien en sol québécois. La construction devrait commencer en 2012 et durer trois ans.

Hydro-Québec s'intéresse à un autre projet de ligne de transport d'électricité, celui de la firme Transmission Developers de Toronto, qui veut faire passer son lien sous le lac Champlain et le fleuve Hudson, jusqu'à New York.

Le coût de ce projet, baptisé Champlain Hudson Power Express, est estimé à 2 milliards US, soit deux fois plus que le lien aérien de Northeast Utilities.

La lenteur de la reprise économique américaine et surtout le prix très bas du gaz naturel maintiennent le prix de l'électricité à des niveaux historiquement bas au sud de la frontière. Les projets d'infrastructures complexes et coûteux, comme ces nouvelles lignes de transport, pourraient finir par en souffrir.