Alors que le nombre de systèmes de chauffage au mazout diminue d'année en année, les fournisseurs ne peuvent maintenir leur bassin de clients qu'en subtilisant ceux de leurs concurrents. En théorie, vous devriez pouvoir en profiter, mais les prix sont très semblables et la marge de négociation est mince.

Toutefois, les fournisseurs ont tendance à être plus généreux avec les nouveaux clients qu'avec ceux dont la fidélité leur semble acquise. Avant de renouveler votre contrat, montrez votre indépendance en vérifiant les prix des concurrents.

Les fournisseurs que nous avons joints le 1er octobre - du moins ceux qui nous ont rappelé - ont tous donné le même tarif de 69,9¢/litre pour une consommation d'au moins 1000 litres par année.

Certains accordent 100 litres gratuits après la livraison des 1000 premiers litres. D'autres tablent plutôt sur un contrat d'entretien plus avantageux: les prix varient de 109$ à 150$.

Cette année, Joseph Elie offre une promotion à ses nouveaux clients: un engagement de trois ans, assorti d'un escompte de 7¢ sur le prix du marché la première année, de 6¢ la deuxième et de 5¢ la troisième. Le contrat peut être résilié sans pénalité, assure le représentant.

Mais de quel prix du marché parle-t-on? Le représentant de Joseph Elie cite un escompte de 7¢ sur le prix du marché de 76¢, pour un prix de 69,9¢. Le même jour, le représentant d'Ultramar parle plutôt d'un prix du marché à 73,9¢, sur lequel s'applique un escompte de 4¢, pour le même tarif final de 69,9¢.

Qui vous dit que l'escompte sur la foi duquel vous signez un contrat sera maintenu durant l'année? Rien du tout. Le représentant d'Ultramar explique que l'escompte de 4¢ consenti aux bons clients se maintient généralement pour les livraisons suivantes, mais il admet que cet escompte peut être réduit durant la saison si la demande se resserre. Si vous signez un contrat, tentez de faire inscrire l'escompte accordé - x¢ de moins que le prix du marché -, avec la garantie qu'il sera appliqué durant toute la saison.

De son côté, Jean-François Blain, analyste en énergie à l'Union des consommateurs, est plutôt adepte de la livraison négociée à la pièce. «À moins que le prix soit très élevé par rapport aux moyennes des années précédentes, il ne faut pas prendre de contrat à prix fixe, énonce-t-il. Appelez le fournisseur une semaine ou deux avant que vous ayez besoin d'une livraison, pour essayer de profiter des variations de prix. Plus l'utilisateur est actif dans la surveillance de sa consommation, plus il a de chances d'avoir quelque chose à négocier.»

Un prix plafonné? Très rares sont les fournisseurs qui l'offrent. À Ultramar, le plafond est fixé à 79,9¢/l, soit 10¢ d'écart avec le prix escompté du jour. Mais il faut payer 150$ plutôt que 129$ pour le contrat d'entretien et, au surplus, le mazout est livré au prix du marché, sans escompte, soit 73,9¢ en date du vendredi 1er octobre.

«Ceux qui l'ont pris l'an passé ont payé pour rien», observe en toute honnêteté le représentant.

La moyenne à Montréal pour septembre 2009 à avril 2010 s'est établie à 74,89¢/l, soit 5¢ de moins que le plafond offert cette année.

Entretien

N'essayez pas d'économiser en escamotant l'entretien pour un an - une tentation pour ceux qui ne signent pas de contrat et négocient le meilleur prix à chaque livraison.

Un appareil bien entretenu consomme moins. En outre, une révision des composants peut amener de substantielles économies d'énergie. Ainsi, un gicleur mieux adapté pourrait entraîner une réduction de la consommation de 10 à 15%, indique Henri Bouchard, directeur du Service technique de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ).

Et surtout, «la chose la plus importante est d'installer des détecteurs de monoxyde de carbone», souligne-t-il. Installez-le dans une des pièces d'usage courant plutôt que près de la chaudière, d'où son signal d'alarme ne vous parviendra pas.

Conseils

Pour l'entretien annuel d'un appareil de chauffage au mazout, l'entrepreneur devrait :

- faire l'analyse de combustion et mesurer : la teneur en CO des gaz, la température des gaz afin d'assurer un tirage adéquat de la cheminée, le tirage du tuyau à fumée et de la chambre à combustion de l'appareil, la densité de la fumée;

- procéder à l'ajustement des électrodes et vérifier l'état ainsi que les caractéristiques du gicleur ;

- vérifier la condition de la chambre à combustion;

- s'assurer de l'ajustement adéquat de la pression de la pompe à mazout ;

- vérifier les contrôles de sécurité et le système d'allumage;

- s'assurer du fonctionnement adéquat du volet barométrique du tuyau à fumée.

Source : Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ)