Les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) sont restés soutenus cette semaine par un affaiblissement persistant du dollar et des fondamentaux solides, le cuivre s'envolant au-dessus des 8000 dollars à son plus haut niveau depuis deux ans.

Les cours des métaux de base continuaient d'être portés par un net repli du billet vert nourri par des indicateurs mitigés aux États-Unis. Ce repli rendait plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises, notaient des analystes.

«L'enjeu semble bien être comment le marché arbitre entre un dollar meilleur marché, ce qui est haussier pour les prix des métaux, et les facteurs qui affaiblissent le dollar», à savoir de mauvais indicateurs économiques «qui généralement ne sont pas de bon augure» pour la future demande de métaux, commentait William Adams, analyste de BaseMetals.com.

Les indicateurs manufacturiers en Chine, en revanche, témoignant d'une accélération de l'activité en septembre, étaient de nature à conforter la bonne humeur des investisseurs, et reléguaient au second plan des inquiétudes sur de nouvelles dispositions de Pékin pour freiner le boom immobilier chinois.

«Les bons chiffres manufacturiers en Chine confirment que le pays entre désormais dans une phase plus active de restockage après une période bien plus tranquille en milieu d'année», observait Nicholas Snowdon, de Barclays Capital.

«C'est une surprise, puisque les plans d'économie d'énergie mis en application le mois dernier (par Pékin) n'ont pas encore tellement affecté l'ensemble de l'industrie», ont de leur côté souligné les experts de Commerzbank.

D'autres analystes se montraient cependant circonspects.

«Étant donné la robuste hausse constatée récemment sur les prix des métaux, on peut s'attendre à un coup d'arrêt», un recul qui pourrait être déclenché par un renchérissement du dollar, la morosité des marchés d'action américains ou encore les tensions entre États-Unis et Chine sur le yuan, estimait Edward Meir, de MF Global.

Le cuivre, baromètre du marché, a franchi cette semaine le seuil des 8000 dollars la tonne pour la première fois depuis avril et a atteint vendredi 8178 dollars, son niveau le plus haut depuis août 2008.

Le métal rouge, largement utilisé dans la construction et l'électronique, était toujours porté par des tensions persistantes sur l'équilibre du marché, l'offre peinant à répondre à une demande croissante.

La fermeture par l'indien Sterlite Industries, une filiale du groupe Vedanta, d'une fonderie dans le sud de l'Inde, ce qui pourrait priver le marché de 85 000 tonnes de cuivre si elle se prolongeait jusqu'à la fin de l'année, «a apporté son soutien aux prix», a par ailleurs relevé M. Snowdon. Cette fermeture a été imposée par un tribunal indien pour des raisons environnementales.

L'aluminium est monté jusqu'à 2387 dollars la tonne vendredi, son plus haut niveau depuis fin avril, aidé par les perspectives d'une nette réduction de la production chinoise -- en raison de fermetures d'usines dans le cadre de mesures d'économies d'énergie.

L'étain, toujours soutenu par des craintes sur la production indonésienne, obérée par des pluies importantes, a grimpé jusqu'à 25 200 dollars la tonne vendredi, un niveau sans précédent depuis mai 2008.

Le zinc, après avoir enregistré la semaine dernière son plus haut niveau depuis début mai, reprenait son souffle et se stabilisait.

Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois valait 8159 dollars la tonne vendredi à 14h30 GMT (10h30, heure de Montréal) contre 7966 dollars la tonne vendredi dernier à la même heure.

L'aluminium valait 2371 dollars la tonne contre 2330 dollars.

Le plomb valait 2308 dollars la tonne contre 2304 dollars.

L'étain valait 25 000 dollars contre 23 900 dollars.

Le nickel valait 23 900 dollars la tonne contre 23 000 dollars.

Le zinc valait 2230 dollars contre 2278 dollars.