Les prix des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses et une semaine agitée, le cacao et le café étant tiraillés par les incertitudes sur les récoltes à venir, tandis que le sucre rebondissait grâce à des inquiétudes croissantes sur l'offre.

CACAO

Les cours de la fève brune ont progressé lundi, atteignant à New York leur plus haut niveau depuis plus d'un mois, avant de se replier tout au long de la semaine. Les prix pâtissaient notamment de prises de bénéfices par les investisseurs spéculatifs, selon les analystes de Commerzbank.

En outre, un regain de prudence pesait sur les cours, «alors que les opérateurs attendent des nouvelles de la principale récolte de cacao en Côte d'Ivoire (premier producteur mondial, ndlr), une très large récolte étant anticipée», notait la revue spécialisée The Public Ledger.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre cotait 1882 livres sterling vendredi vers 16H00 GMT contre 1900 livres la tonne pour la même échéance le vendredi précédent vers 14H00 GMT.

Sur le NYBoT-ICE US, le contrat pour livraison en décembre valait 2812$ la tonne contre 2788$ pour la même échéance une semaine plus tôt.

CAFÉ

De nouveau, les cours du café ont évolué en ordre dispersé: le robusta coté à Londres a enregistré un net rebond, montant vendredi jusqu'à 1761$ la tonne, au plus haut depuis un mois, tandis que l'arabica à New York, en revanche, creusait ses pertes.

Des deux côtés de l'Atlantique, le marché restait fébrile, agité par de vives interrogations et spéculations sur les prochaines récoltes, notamment au Brésil et au Vietnam.

«On voit changer tous les jours les estimations clés sur l'impact de la sécheresse au Brésil et si les pluies évoquées par les prévisions (météorologiques) seront suffisantes pour empêcher que la récolte ne soit affectée de manière significative», relevait Commerzbank.

Des inquiétudes similaires étaient sensibles au Vietnam, premier producteur de robusta au monde, où la prochaine récolte devrait commencer dans un mois.

«Au Brésil comme au Vietnam, des conditions météorologiques défavorables pourraient affecter les récoltes. Cela participe à la nervosité du moment, alors que le marché devient très étroit, avec des stocks mondiaux à un niveau très bas», observait jeudi Nestor Osario, directeur exécutif de l'Organisation internationale du Café (ICO) à l'issue d'une réunion de l'institution.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre ressortait à 1702$ vendredi vers 16H00 GMT contre 1660$ pour la même échéance le vendredi précédent vers 15H00 GMT.

Sur le NYBoT-ICE US, la livre d'arabica pour livraison en décembre s'échangeait à 179,15 cents vendredi à New York, contre 190,75 cents la tonne pour la même échéance une semaine auparavant.

SUCRE

Les cours du sucre ont remonté cette semaine, toujours soutenus par les perspectives d'un rétrécissement de l'offre disponible sur le marché.

Outre l'engorgement persistant des ports du Brésil, premier producteur mondial, où des cargos attendent toujours d'être chargés, l'étroitesse du marché était mise en lumière par la suppression d'une taxe d'importation au Pakistan où les conséquences des récentes inondations qui ont ravagé les récoltes locales laissaient planer le risque d'une pénurie de sucre.

Par ailleurs, Uttar Pradesh, le plus important État cultivateur de canne à sucre en Inde, a baissé de 600 000 à 800 000 million de tonnes ses prévisions de production de sucre pour l'année 2010-2011» suite aux dommages causés par ces même inondations.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 629,50 livres vendredi vers 16H00 GMT, contre 613,10 livres pour le contrat pour livraison en octobre le vendredi précédent vers 14H00 GMT.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 25,22 cents, contre 24,79 cents pour la même échéance une semaine plus tôt.