Les prix du pétrole ont reculé mercredi à New York, en réaction à la progression surprise des stocks pétroliers aux États-Unis, où l'offre de brut se rapproche de ses plus hauts niveaux depuis 20 ans.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 74,71$, en baisse de 26 cents par rapport à la veille.

En hausse en début de séance, le marché pétrolier a inversé la vapeur après la diffusion des statistiques hebdomadaires du département de l'Énergie sur l'évolution des réserves pétrolières américaines.

Les stocks de brut ont augmenté de 1,0 million de barils la semaine dernière. Les analystes interrogés s'attendaient à un recul de 1,7 million de barils, alors que l'oléoduc d'Enbridge, qui transporte chaque jour 670 000 barils de brut canadien vers les États-Unis, est resté fermé une grande partie de cette période.

À plus de 358 millions de barils, ces réserves se rapprochent de leurs sommets atteints fin août, quand elles étaient au plus haut depuis au moins 20 ans.

Les stocks d'essence ont augmenté de 1,6 million de barils par jour et ceux de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) de 300 000 barils. Dans ces deux cas, le marché anticipait une diminution.

«Contrairement à la semaine dernière, où on l'avait une baisse générale des réserves, les chiffres de cette semaine sont très, très différents: on a des augmentations dans les principales catégories», a commenté Jason Schenker, de Prestige Economics.

«Le marché ne s'y attendait pas, il se réajuste», a-t-il ajouté. «Tous les mouvements sur les marchés des changes ont été éclipsés par ces changements».

Les cours du brut se sont ainsi orientés à la baisse en dépit d'une chute spectaculaire du dollar, l'euro montant de 1,31$ à 1,34$ depuis la fin de la réunion de la banque centrale américaine mardi.

Cela rend en théorie le brut, libellé en monnaie américaine, plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises.

La Fed s'est dite prête à adopter de nouvelles mesures de soutien monétaire face au ralentissement économique.