Les prix du transport maritime en matières sèches reprenaient leur souffle la semaine dernière après deux semaines de nette hausse, tandis que les tarifs du fret de pétrole brut accentuaient leur recul, toujours affectés par une surcapacité chronique.

L'indice composite Baltic Dry Index (BDI), moyenne des prix pratiqués sur 24 routes mondiales de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 2676 points contre 2995 points sept jours auparavant, retrouvant son niveau de mi-août.

Depuis mi-juillet, l'indice avait grimpé presque sans discontinuer, engrangeant près de 50%.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui comporte sept routes (dont la plupart concernent les céréales) empruntées par les navires dont les dimensions sont adaptées au passage du canal de Panama, s'est replié à 2928 points contre 3394 points une semaine auparavant.

Le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les prix de la catégorie «capesize» (navires obligés par leur taille trop importante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance), est tombé à 3481 points contre 4019 points. C'est sa plus forte baisse hebdomadaire depuis début juillet.

Alors que la consommation chinoise de minerais avait stimulé les frets ces dernières semaines, «la décision des autorités chinoises de fermer des sites de production d'acier pour réaliser des économies d'énergie génère des incertitudes» quant à l'impact de la demande de minerais au quatrième trimestre, commentait les experts du courtier BRS.

Par ailleurs, le fret de containers ne rassurait guère les opérateurs: «Les affréteurs se préparent déjà à une période de baisse saisonnière attendue, réduisant leur capacité (de navires sur le marché) pour limiter le recul des tarifs sur les liaisons Asie-Europe», soulignait Amrit Singh, de NCB Research.

Les prix des frets de pétrole brut ont pour leur part accéléré leur baisse pour tomber à leur plus bas niveau depuis près de 10 mois, toujours plombés par la surcapacité de la flotte.

L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a ainsi terminé vendredi à 680 points, contre 691 points la semaine précédente, à son plus bas niveau depuis novembre 2009. Il s'agit de sa cinquième semaine de baisse consécutive.

«Cela ne peut guère être pire, et c'est probablement la seule +bonne+ nouvelle que l'on peut tirer de ces derniers jours. (...) Les prix restent apathiques et arrivent à un plancher», estimaient les experts de BRS, soulignant cependant que seule une réduction de la flotte des superpétroliers «pourrait permettre une véritable amélioration des tarifs».

Le fret de produits raffinés se reprenait quant à lui légèrement, profitant d'un rétrécissement de la flotte disponible, mais «un tonnage accru devrait apparaître sur le marché cette semaine, les prix pouvant soit se stabiliser au niveau actuel soit replonger», avertissait l'agent maritime Fearnleys.

L'indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), est remonté à 667 points contre 653 points sept jours auparavant, après sept semaines de baisses hebdomadaires.